L’écrivain Kamel Daoud réfute avoir brisé le secret médical
- cfda47
- 4 déc. 2024
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Dernière mise à jour : 8 déc. 2024

Accusé d’avoir plagié l’histoire d’une survivante d’un massacre qui s’était confiée à son épouse psychiatre, l’écrivain franco-algerien Kamel Daoud, réfute avoir brisé le secret médical.
Lauréat du prix Goncourt pour son roman « Houris », l’écrivain franco-algérien, Kamel Daoud, se défend d’avoir utilisé l’histoire d’une victime de la guerre civile algérienne qui l’accuse de plagia.
Saâda Arbane, une rescapée d’un massacre perpétré durant la guerre civile des années 1990 affirme que l’auteur a transposé, dans son roman « Houris », les confidences qu’elle avait faites à sa femme, Aïcha Dahdouh, alors psychiatre.
Rendues publiques le 20 novembre, deux plaintes ont été déposées en août, à Oran, contre le futur lauréat du prix Goncourt 2024.
Les plaintes portent sur la violation du secret médical et la « diffamation des victimes du terrorisme et la violation de la loi sur la réconciliation nationale ». Une référence à l’article 46 de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui prévoit des peines d’emprisonnement envers quiconque « instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire, fragiliser l’Etat, nuire à l’honorabilité de ses agents qui l’ont dignement servie, ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international ».
Selon Maïtre Benbraham, avocate de la plaignante, Kamel Daoud et son épouse doivent être convoqués à Oran et jugés par contumace s’ils ne se présentent pas. Les défenseurs de l’écrivain dénoncent une campagne de dénigrement.
Hier, mardi 3 décembre, Kamel Daoud s’est défendu dans une tribune à l’hebdomadaire français Le Point, d’avoir dévoilé et utilisé l’histoire d’une victime de la sanglante « décennie noire » en Algérie pour son roman Houris. « Cette jeune femme malheureuse clame que c’est son histoire. Si je peux comprendre sa tragédie, ma réponse est claire : c’est complètement faux », écrit l’écrivain, par ailleurs chroniqueur au Point.
« A part la blessure apparente, il n’y a aucun point commun entre la tragédie insoutenable de cette femme et le personnage Aube. La blessure n’est pas unique. Hélas, elle est partagée par bien d’autres victimes. Elle est visible. Elle est celle de centaines de personnes », poursuit-il, accusant la plaignante d’être « manipulée pour atteindre un objectif : tuer un écrivain et diffamer sa famille ».
« Houris est une fiction, pas une biographie. C’est l’histoire tragique d’un peuple. (…) Houris ne dévoile aucun secret médical. La canule et la cicatrice et les tatouages ne sont pas des secrets médicaux, et la vie de cette femme n’est pas un secret, comme le prouvent ses propres témoignages. Il suffit de lire ce roman pour voir qu’il n’y a aucun lien, sinon la tragédie d’un pays », insiste Kamel Douad, tout en défendant son épouse, dont le « nom a été sali par la diffamation et le mensonge ».
Nadia. B/ AFP



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