Le 19 janvier paraît aux éditions Le Passager clandestin « Le Pen et la torture. Alger 1957 », un ouvrage qui explore en détails le rôle trouble du leader d’extrême droite française pendant la sanglante bataille d’Alger. Son auteur, l’historien Fabrice Riceputi de l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP), y compile de nombreux témoignages et archives accablants, que le tribun controversé nie depuis des décennies.
Engagé volontaire en Algérie de 1956 à 1957, le jeune député Jean-Marie Le Pen aurait été impliqué dans des séances de torture visant à mater les nationalistes algériens, abandonnant sa tenue militaire pour opérer en civil. Des actes odieux que le fondateur du Front national a d’abord revendiqués avec véhémence après son retour en France, avant de nier en bloc une fois devenu une figure politique en vue.
Dans son enquête historique fouillée de 300 pages, Fabrice Riceputi rassemble pour la première fois l’ensemble des sources disponibles sur cette période refoulée : récits poignants de victimes algériennes, rapports de police, articles de presse et documents militaires déclassifiés. Un patient travail de collecte et d’analyse qui met en lumière « les racines colonialistes et tortionnaires »du parti d’extrême droite dirigé aujourd’hui par Marine Le Pen.
Alors que la candidate déclarée à la présidentielle de 2027 tente de « dédiaboliser » l'image du RN, ce livre risque de relancer avec fracas le débat sur le lourd passé algérien de son père, qui a poursuivi en diffamation quiconque évoquait ses agissements pendant la guerre d'indépendance. Soixante-dix ans après les faits, l'histoire semble rattraper Jean-Marie Le Pen.
Sophie K.
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