Affaire Doualemn : un dossier diplomatique et judiciaire complexe
- cfda47
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L’influenceur algérien Doualemn a été libéré du centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot en Seine-et-Marne le 17 juin 2025, après avoir atteint la durée légale maximale de 90 jours de rétention. Faute d’accord avec le gouvernement algérien sur son expulsion, il est désormais assigné à résidence en France dans des conditions strictes. L’affaire avait provoqué des tensions diplomatiques entre Paris et Alger, notamment après que l’Algérie avait refusé son expulsion en janvier 2025 et l’avait immédiatement renvoyé en France. Doualemn, de son vrai nom Boualem Naman, avait été arrêté en mars à Montpellier et placé en rétention administrative après la diffusion d’une vidéo controversée sur TikTok.
L’affaire Doualemn, qui a marqué les relations entre l’Algérie et la France, ne cesse de susciter des réactions et des analyses sur le plan diplomatique et médiatique. L’affaire a débuté en janvier 2025, lorsque l’influenceur a été expulsé vers l’Algérie après la diffusion d’une vidéo controversée sur TikTok, où il appelait à la torture d’un opposant au régime algérien. Cependant, les autorités algériennes ont refusé son expulsion et l’ont immédiatement renvoyé en France, déclenchant une crise diplomatique entre Paris et Alger.
En mars 2025, Doualemn a été de nouveau arrêté à Montpellier et placé en rétention administrative. Son dossier a fait l’objet de plusieurs recours judiciaires, notamment devant le Conseil d’État, qui a rejeté sa demande de suspension de l’expulsion.
Un dossier sensible pour les relations franco-algériennes
L’expulsion de Boualem Naman, alias Doualemn, en janvier 2025, puis son renvoi en France, a mis en lumière la complexité des procédures d’expulsion entre les deux pays. Le refus de l’Algérie d’accueillir l’influenceur a été interprété comme un message politique, illustrant les tensions récurrentes sur les dossiers liés à l’immigration et aux extraditions.
Son avocat, Jean-Baptiste Mousset, a confirmé que son client reste en situation irrégulière en France et que son titre de séjour a été retiré par un arrêté du ministre de l’Intérieur.
Sur le plan diplomatique, cette affaire est venue s’ajouter aux désaccords existants, notamment autour de l’accord de 1968, qui régit le statut des Algériens en France. Certains analystes estiment que cette affaire pourrait durcir les discussions en cours sur la révision de cet accord, influençant les relations bilatérales.
Depuis son arrestation et sa libération le 17 juin 2025, les médias algériens et français ont couvert l’affaire sous des angles différents. Les réseaux sociaux ont joué un rôle crucial, avec une large diffusion de ses vidéos et des réactions partagées entre soutien et critiques.
Réactions politiques et diplomatiques
L’affaire a suscité des tensions entre la France et l’Algérie, certains observateurs y voyant une instrumentalisation politique des expulsions. Le gouvernement français a tenté de négocier son renvoi, mais l’Algérie a maintenu son refus, invoquant des raisons juridiques et diplomatiques.
En Algérie, certains journaux ont dénoncé une instrumentalisation politique de l’expulsion et ont mis en avant le refus d’Alger de céder à la pression française. En France, plusieurs médias ont pointé les enjeux sécuritaires, rappelant les accusations portées contre Doualemn pour incitation à la violence sur les réseaux sociaux.
De son côté, Doualemn, suivi par 138 000 abonnés sur TikTok, affirme être victime d’une persécution politique et dénonce une disproportion des moyens utilisés pour son arrestation. Son avocat, Jean-Baptiste Mousset, a déclaré que son client respecterait pleinement les conditions de son assignation à résidence.
Un dossier toujours en suspens
Alors que Doualemn reste sous surveillance en France, son avenir judiciaire demeure incertain. Son assignation à résidence pourrait être prolongée en attendant une décision définitive sur son statut. L’influenceur n’a pas exprimé publiquement son souhait de revenir en Algérie après son expulsion ratée en janvier 2025. L’Algérie ayant refusé son expulsion et l’ayant immédiatement renvoyé en France, il semble peu probable qu’il puisse retourner dans son pays d’origine sans un accord diplomatique entre Paris et Alger.
L’affaire Doualemn illustre les défis diplomatiques et juridiques que posent certaines expulsions, mettant en lumière les enjeux migratoires, la gestion des statuts administratifs, et la sensibilité politique des relations franco-algériennes.
Yacine M
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