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Algérie : l'avocat des détenus d’opinion Sofiane Ouali condamné à 100 000 dinars d'amende

Algérie : l'avocat des détenus d’opinion Sofiane Ouali condamné à 100 000 dinars d'amende
Me Sofiane Ouali, avocat membre du collectif de défense des détenus d'opinion

Après plusieurs reports, le tribunal de Béjaïa a condamné Me Sofiane Ouali, avocat membre du collectif de défense des détenus d'opinion, à 100 000 dinars d'amende. Retour sur cette affaire qui illustre les pressions subies par les défenseurs des droits humains en Algérie. 

 

Le 26 novembre 2023 restera une date sombre pour Me Sofiane Ouali. Le tribunal de Béjaïa a condamné ce membre du collectif de défense des détenus d'opinion à une amende de 100 000 dinars algériens. Il est accusé d’« outrage à corps constituées » et d’« atteinte à magistrat ». Pourtant, quelques semaines auparavant, le parquet avait requis une peine beaucoup plus lourde à son encontre : un an de prison ferme. Finalement, la sentence prononcée se veut moins sévère mais témoigne des intimidations croissantes envers ceux qui osent encore défendre les détenus d’opinion en Algérie.


En effet, cette affaire trouve son origine dans l'interrogatoire de Mira Moknache au mois d'août dernier. Lors de cette audition, Me Sofiane Ouali, l'avocat de la militante démocrate, avait dénoncé les intimidations et menaces du procureur de Béjaïa à son encontre.


Le magistrat l'avait pris pour cible suite à sa défense de Mme Moknache. Cette dernière était interrogée sur sa présence sur le lieu de l'incendie dévastateur à Toudja, ainsi que sur une vidéo dénonçant cette tragédie qu'elle avait publiée en ligne.


Des tentatives d'intimidation manifestes

 

L'acharnement dont fait preuve la justice algérienne à l'égard de Sofiane Ouali ne doit rien au hasard. Avant même son procès, l'avocat engagé avait subi des pressions de la part des autorités.

 

Quelques semaines plus tard, le 13 septembre, Me Ouali était entendu par la police pour son activité sur les réseaux sociaux, perçue comme une entrave au bon fonctionnement de la justice. En outre, il a été arrêté le 20 août alors qu'il se rendait à la commémoration du congrès de la Soummam. Autant d'actes qui s'apparentent à du harcèlement judiciaire.

 

Par ailleurs, l'obstination déployée à l'encontre de Sofiane Ouali illustre la vulnérabilité généralisée, même au sein d'une profession supposément préservée. Les tentatives d'intimidation subies par cet avocat sont révélatrices des atteintes gravissimes portées ces derniers temps aux libertés fondamentales, symptôme préoccupant des dérives autocratiques du régime.

 

Pourtant, malgré ces obstacles, Sofiane Ouali reste déterminé à poursuivre son combat, comme il l'écrit lui-même sur Facebook : « Je suis avocat défenseur des droits Humains et personne n'a ni le droit ni le pouvoir pour m'arrêter dans l'accomplissement de ma noble mission ».



Sophie K.


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