Témoin de ravages et de négligences: la station de gravures de Taghit classée au patrimoine culturel national
- cfda47
- 17 juil. 2024
- 2 min de lecture

Lors de sa session extraordinaire tenue les 9 et 10 juillet, la commission nationale des biens culturels a officiellement classé la station de gravures rupestres d’El Hajra, située au Sud de Taghit, au patrimoine culturel matériel national.
La station d’El Hajra est nichée au Sud, dans la zaouia « Tahtanya », tandis qu’une autre zaouïa, appelée « Fokanya », se trouve au Nord. Cette distinction géographique reflète la diversité des sites archéologiques et culturels de Taghit, chacun portant sa propre histoire et signification.
Il est regrettable que le classement de la station de gravures rupestres d’El Hajra intervienne si tardivement, malgré les alertes lancées par les amoureux de Taghit et la presse. Ces gravures, datant du néolithique, témoignent d’une riche civilisation algérienne de l’Antiquité. Pourtant, elles ont subi tant de vandalismes.
Il est particulièrement choquant de constater que certains visiteurs, souvent des jeunes insouciants, ont badigeonné ces gravures exceptionnelles avec de la peinture blanche.
Ces œuvres millénaires méritent, pourtant, un respect absolu, et leur préservation est essentielle pour comprendre notre histoire et notre patrimoine culturel.
Il est aussi affligeant que pendant de nombreuses années, les autorités locales et nationales aient négligé la préservation des sites archéologiques en Algérie, détournant les yeux face aux dégradations et ravages des humains.
Heureusement, au cours de la dernière décennie, certaines communes ont pris des mesures en engageant des gardiens pour surveiller attentivement les visiteurs et les touristes mais cela ne suffit pas car la gestion du patrimoine national est une affaire très sérieuse qui exige des études et surtout une politique claire de la sauvegarde.
Enfin, un centre d’information dédié à ces gravures ainsi qu’un musée spécialement conçu pour les mettre en lumière sont également prévus dans le cadre du même schéma de protection.
La wilaya de Bechar, riche en sites similaires, s’étend entre le sud et le nord de la région, couvrant une vaste surface de 500 hectares. Ces lieux sont autant de fenêtres ouvertes sur notre passé, des témoignages silencieux de civilisations anciennes.
Espérons que ces projets ne resteront pas lettre morte, mais qu’ils se concrétiseront sur le terrain, pour que ces étoiles gravées dans la pierre puissent continuer à briller et à inspirer les générations futures.
Yacine M



Commentaires