Algérie : entre incendies suspects, réformes territoriales et tensions sur les libertés

L’Algérie traverse une semaine agitée où les événements s’entrecroisent entre crises, réformes et débats sur les libertés. Plus d’une cinquantaine d’incendies ont éclaté dans plusieurs régions, notamment en Kabylie, soulevant des soupçons d’actes criminels. Le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné l’ouverture d’une enquête nationale pour déterminer l’origine de ces feux, inhabituels en cette période de l’année, qui alimentent déjà les tensions politiques et les théories de manipulation. Dans le même temps, le chef de l’État a annoncé la création de onze nouvelles wilayas dans les Hauts-Plateaux et le Sud, une réforme territoriale censée rapprocher l’administration des citoyens et accélérer le développement régional. Cette décision s’accompagne de la relance de projets stratégiques, tels que le complexe minier de Gara Djebilet, la ligne ferroviaire Tindouf–Béchar et le nouveau centre hospitalier universitaire de Constantine, autant de chantiers destinés à afficher une modernisation du pays.

Sur le plan économique, la flambée de l’euro sur le marché parallèle inquiète les ménages et les observateurs. La monnaie européenne a atteint un niveau record, dépassant les 27 000 dinars pour 100 euros, révélant la fragilité persistante du dinar et l’ampleur de la demande informelle. Cette situation accentue les inégalités et nourrit le malaise social. Parallèlement, la libération de l’écrivain Boualem Sansal, désormais de retour en France, a ravivé le débat sur la liberté d’expression et la place des intellectuels dans une Algérie où les voix critiques restent sous surveillance. Sur le plan diplomatique, Alger cherche à diversifier ses partenariats, notamment avec le Vietnam, en ouvrant de nouvelles perspectives de coopération dans l’agriculture, le textile et les mines. Les relations avec la France demeurent sensibles, surtout après les propos d’Emmanuel Macron à Berlin sur le narcotrafic et l’Algérie, qui ont suscité des réactions contrastées.

Enfin, dans le domaine du transport aérien, Air Algérie a annoncé la reprise de ses vols vers Johannesburg à partir du 16 janvier 2026, avec trois rotations hebdomadaires, signe d’une volonté de renforcer la présence du pays sur le continent africain. Entre crises environnementales, réformes administratives, tensions économiques et débats sur les libertés, l’Algérie vit une séquence où chaque événement semble résonner avec les enjeux de souveraineté, de justice et de mémoire collective.

Entre incendies suspects, réformes territoriales, tensions économiques et débats sur les libertés, l’Algérie vit une séquence où chaque événement révèle la fragilité de ses équilibres et la force des résistances. Dans ce pays où la mémoire et la justice restent au cœur des luttes, l’actualité de cette semaine rappelle que la souveraineté ne se décrète pas seulement par des projets ou des annonces, mais se construit dans la transparence, la dignité et la reconnaissance des voix qui refusent le silence.

Yacine M