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Algérie : procès en appel le 15 octobre de l’affaire Djamel Ben Smaïl

Djamel Bensmaïl, un jeune militant du Hirak âgé de 36 ans originaire de Meliana
Djamel Bensmaïl, un jeune militant du Hirak âgé de 36 ans originaire de Meliana

Le compte à rebours est lancé. Dans moins de 3 semaines, le 15 octobre, s'ouvrira devant la cour d'appel d’Alger le procès en appel du lynchage de Djamel Bensmaïl, ce jeune militant sauvagement assassiné par une foule en août 2021 à Larbaâ Nath Irathen.


Près de deux ans après ce crime qui avait glacé l'Algérie, la justice algérienne se retrouve à la croisée des chemins. Ce nouveau procès lui offre l'opportunité de redorer un blason terni par de nombreuses critiques après le verdict controversé rendu en première instance.


Le souvenir du lynchage de Djamel Bensmaïl reste douloureux dans les mémoires. Ce 11 août 2021, Djamel Bensmaïl, un jeune militant du Hirak âgé de 36 ans originaire de Meliana, avait été arrêté par la police aux environs de Larbaâ Nath Irathen, accusé à tort d'être un pyromane responsable des incendies qui ravageaient alors la région de Tizi Ouzou. Alors qu'il était conduit au commissariat, une foule en furie l'avait extrait du fourgon de police avant de le rouer de coups et de l'immoler par le feu en pleine rue.


Les images insoutenables du supplice du jeune militant avaient fait le tour du monde, provoquant une immense vague d'indignation. Comment un tel déchaînement de barbarie avait-il pu se produire au cœur de l'Algérie du 21ème siècle ?


Le procès en première instance n'avait pas permis de panser les plaies. Jugé au pas de course en quelques jours seulement, il avait débouché sur des condamnations capitales controversées qui, loin d'apaiser les esprits, avaient ravivé les critiques sur l'état de droit dans le pays.


En effet, sur les 90 accusés jugés en novembre 2022 devant la chambre criminelle de Dar El Beïda à Alger, 49 avaient été condamnés à la peine capitale, 14 à 10 ans de prison et 32 à des peines de 2 à 5 ans ferme. Seuls 17 avaient été acquittés. Les accusés étaient poursuivis notamment pour « actes terroristes et subversifs contre l’État et l’unité nationale » et « homicide volontaire avec préméditation ».


Aujourd'hui, l'institution judiciaire algérienne est à la croisée des chemins. Soit ce nouveau procès vire au fiasco et entérine sa réputation de justice expéditive et inéquitable. Soit il fait preuve d'impartialité et replace les droits de la défense au cœur du débat, restaurant ainsi la confiance perdue après le précédent verdict controversé.



Sophie K.


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