Le procureur de la République près le tribunal de K’sar Chellala (Tiaret) a requis, dimanche, trois ans de prison ferme et 100 000 dinars d’amende contre Ahmed Manseri, défenseur des droits de l'Homme bien connu dans la région. Il est poursuivi pour « atteinte à l'unité nationale », « propagation de fausses informations » et « incitation à attroupement non armé ».
Ces poursuites font suite à une requalification des charges pesant sur M. Manseri. Dans son ordonnance du 27 décembre 2023, le juge d'instruction de K’sar Chellala est en effet revenu sur la qualification initiale de «participation à une organisation terroriste» pour la remplacer par celle de « commettre des actes portant atteinte à l'intégrité de l'unité nationale ».
Le magistrat a ordonné le renvoi de M. Manseri devant le tribunal de première instance pour les délits d' « atteinte à l'unité nationale »,
« incitation à l'attroupement non armé » et
« diffusion délibérée d'informations tendancieuses », en vertu des articles 79, 100 et 196 du Code pénal.
La rapporteuse spéciale de l'ONU sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, Mary Lawlor, a réagi à ce nouveau procès sur Twitter en dénonçant une procédure uniquement motivée par l'engagement de M. Manseri en faveur des libertés publiques.
« Je suivrai de près le nouveau procès, demain, du défenseur des droits humains algérien Ahmed Manseri, pour des charges liées à son travail de défense des droits. Je l'avais rencontré en prison lors de ma visite en Algérie. Il devrait être libéré et ce harcèlement judiciaire doit cesser. », a-t-elle écrit.
Sophie K.