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Algérie/Espagne: le réchauffement des liens économiques

Deux événements récents ont ravivé l’espoir d’une reprise des relations diplomatiques entre l’Algérie et l’Espagne.


Tout d’abord, l’Algérie a nommé un nouvel ambassadeur en Espagne, M. Abdelhafid Daghmoun, qui connaît bien les lieux ibériques, ayant auparavant occupé le poste de numéro deux à l’ambassade de Madrid. Ensuite, M. Pedro Sanchez, chef du parti socialiste espagnol (PSOE), a été réélu président du gouvernement espagnol grâce au soutien des partis indépendantistes.


Il est important de rappeler que les relations entre les deux pays avaient été rompues de manière unilatérale par l’Algérie en mars 2022, suite au revirement de la position historique de neutralité de Madrid sur la question du Sahara occidental.


En représailles, l’Algérie avait suspendu le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, gelé les transactions financières et réduit les vols et la circulation maritime entre les deux rives.


Ces décisions ont fortement détérioré les relations économiques entre les deux pays et impacté négativement les entreprises espagnoles dans le domaine de la céramique, l’agroalimentaire et le BTPH.


Ainsi, des centaines d’entreprises espagnoles dans les deux pays ont subitement fermé leurs portes.


Cependant, les récents développements suscitent l’espoir d’un retour à la normalisation.


Il est à noter que le volume financier entre les deux pays était assez équilibré avant la rupture des relations, s’élevant à environ cinq milliards de dollars.


L’Algérie exportait essentiellement du gaz à travers les gazoducs et recevait des produits agroalimentaires et des équipements.

Malgré les pressions politiques de l’Union européenne, l’Algérie a maintenu sa position ferme envers Madrid.


Cette position a été renforcée par la crise du gaz après la guerre en Ukraine, qui a entraîné une augmentation de la manne financière de l’Algérie.


L’Algérie a profité de cette situation pour renégocier à la hausse le contrat gazier liant les deux pays, ce qui a entraîné un déséquilibre de la balance commerciale en faveur de l’Algérie.


En outre, au cours de cette période, le Premier ministre Pedro Sanchez a connu une forte baisse de popularité et tous les observateurs politiques s’attendaient à sa défaite lors des élections législatives de 2023.


Cependant, la démocratie espagnole en a voulu autrement et Pedro Sanchez a été réélu sans majorité absolue, la droite n’ayant pas réussi à acquérir la suprématie.


Entre-temps, par le jeu de la diplomatie, Pedro Sanchez a profité de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre dernier pour plaider en faveur d’une solution, au conflit du Sahara occidental, conforme à la Charte des Nations unies et aux résolutions du Conseil de sécurité.


Cette position a été bien accueillie par Alger. Cependant, pendant cette période et même si le trésor public algérien a gagné dans l’affaire, des milliers de petits commerçants algériens qui faisaient la navette par bateaux ont été mis au chômage.


L’horizon s’éclaircit pour les algériens et les espagnols, qui attendent avec impatience le réchauffement de leurs liens économiques.


Bientôt, la brise méditerranéenne portera les rires et les espoirs de milliers de citoyens, heureux de retrouver une coopération mutuellement bénéfique.


Yacine M

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