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Bon à savoir: Le nord de l'Algérie, une zone d'activité sismique


Bourmerdès, après le séisme du 21 mai 2003 / REUTERS

Le plus grand séisme au monde demeure, celui de 1960 à Valdivia au Chili. Un mégaséisme qui a eu lieu le 22 mai 1960 à 19 h 11. Sa magnitude, la plus élevée jamais enregistrée, a été estimée à 9,5 sur l'échelle de Richter.



En principe, l'échelle de Richter n'a pas de limite supérieure, mais les géologues pensent que la résistance maximale des roches terrestres empêche tout séisme supérieur à 10.



Le tremblement de terre qui a secoué la Turquie et la Syrie, a sérieusement abîmé l’image du secteur du bâtiment turc et les entreprises de BTP turques, qui interviennent un peu partout dans le monde, notamment en Algérie. Il a révélé l’ampleur de la corruption et le non-respect des normes de construction par de nombreuses entreprises turques. Après sept jours de course infernale pour sauver les survivants piégés sous les décombres, les critiques pleuvent sur le manque de conformité du bâti aux normes antisismiques et la corruption pour éviter les contrôles.


L’essentiel de la population algérienne, réside dans le nord du pays, considéré comme une région à forte sismicité, ce qui l’expose à de violents tremblements de terre. Classée par le RPA comme une zone de sismicité élevée, il est donc nécessaire de respecter scrupuleusement les normes parasismiques et les règles de l’urbanisme dans les constructions.


Le dernier violent tremblement de terre remontant à mai 2003, dans la Wilaya de Boumerdes, à l'est de la capitale, était d'une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter, et il causa la mort de plus de 2 200 personnes.



Le séisme d'El-Asnam, survenu le 10 Octobre 1980 à 12 h 25 min 23 s (UTC) à proximité de la ville de El-Asnam (aujourd'hui Chlef), est considéré comme le séisme le plus violent jamais enregistré dans la région ouest méditerranéenne (Ms=7.3) depuis l’ère instrumentale. Il a été ressenti sur un rayon de 250 km et son intensité a été estimée à IX (échelle MSK). Des milliers de pertes en vies humaines (2 633 morts) ont été enregistrées et la ville d’El-Asnam et ses villages limitrophes ont été détruits. La secousse principale a été ressentie à Alger, la capitale située à 160 km de l'épicentre, ainsi que le long des côtes espagnoles.


Plus de 80 % des bâtiments de la ville d'El-Asnam sont devenus inhabitables et la plupart des ponts ont été endommagés. Peu de temps après cette dernière catastrophe, la ville est rebaptisée Chlef, du nom du fleuve qui la traverse, pour conjurer le mauvais sort d’une appellation jugée païenne.


Après ce séisme d’El-Asnam en 1980, l’Algérie dispose désormais d’un Règlement parasismique (RPA). Il est actualisé une dernière fois après le tremblement de terre de Boumerdes en 2003. Ces deux séismes furent les plus violents et les plus meurtriers qui frappèrent le nord de l’Algérie, après l’indépendance, en moins de 25 ans.


En effet, le 9 septembre 1954 à 1h07 du matin, un tremblement de terre de magnitude de 7 sur l’échelle ouverte de Richter, secoue la ville de Chlef, (Orléans ville à l’époque). Réveillés dans leur sommeil, les habitants de la région se rendent compte qu’il s’agit d’une véritable catastrophe.


La terre tremblera sans arrêt jusqu’au matin. Les répliques dureront des semaines.


Le 16 septembre suivant, une autre forte réplique est enregistrée. La situation devient dramatique pour les habitants de la ville. On dénombre 1500 morts, 5000 blessés (d’autres parlent de 14 000) et des milliers de bâtisses effondrées. La ville est détruite à 90%.


En 1958 la ville sera entièrement reconstruite. Et en 1964, elle sera rebaptisée El Asnam.



Cette région connait une sismicité particulière étant située sur une faille, comme c’est le cas de toute la zone côtière du nord de l’Algérie, causé par le chevauchement des plaques tectoniques eurasienne et africaine qui bougent vers le nord-ouest à raison de 6 millimètres par an.


Cette région avait déjà connu deux séismes important auparavant, en 1922 et en 1934.


Les principaux séismes qui se sont produits dans le Nord algérien entre 1980 et 2003 se situent sur des failles inverses : El-Asnam en 1980 ; Tipaza en 1989 ; Ain Temouchent en 1999 et Boumerdes en 2003, ou de décrochement comme à Constantine en 1985. Ces failles sont orientées NE-SO.




La majorité des séismes se produisent dans la croûte terrestre, à moins de 20 km de profondeur. Les séismes plus profonds sont localisés dans des zones étroites, bien connues. Ils peuvent provoquer des dégâts s'ils sont de forte magnitude.


Les séismes se produisent sur des failles, qui sont des zones de plus faible résistance mécanique et qui sont donc plus propices à accommoder la déformation imposée par le mouvement relatif des plaques tectoniques.


Un tremblement de terre, ou séisme, résulte de la libération d'énergie accumulée par les déplacements et les frictions des différentes plaques de la croûte terrestre (phénomènes regroupés sous le nom de tectonique des plaques). La majorité d'entre eux n'est pas ressentie par les humains.


La prévention des séismes consiste à agir pour diminuer la vulnérabilité d'une région en fonction de la connaissance de l'aléa. Il convient en premier lieu de construire en respectant des normes parasismiques, qui tendent à diminuer les dommages aux constructions et les pertes humaines.


Un séisme dure en moyenne moins d'une minute. Pour assurer votre sécurité et celle de votre famille, votre réactivité face à un tel événement doit être spontanée et efficace ! Pour limiter les conséquences, pensez aux reflexes qui sauvent et gardez à l'esprit la protection des personnes et ceux de vos biens.




Mais qui est Richter ?


Charles Francis Richter, né à Hamilton, le 26 avril 1900, et decedé à Pasadena le 30 septembre 1985, était un physicien et sismologue américain qui a développé la première échelle de magnitude des tremblements de terre, une méthode scientifique pour mesurer les tremblements de terre en fonction de la "magnitude", c'est-à-dire de l'énergie libérée lors de l'événement sismique.



Grâce à sa très importante contribution, il est aujourd'hui reconnu comme l'un des sismologues les plus célèbres au monde.

Richter a commencé à travailler à l'Institut Carnegie en 1927, où sa collaboration avec Beno Gutenberg a commencé. Ensemble, Richter et Gutenberg ont conçu l'échelle qui répondrait au besoin d'un système de mesure de la force des tremblements de terre, l'échelle de Richter, basée sur la mesure quantitative des déplacements produits sur la terre par les ondes sismiques. Les deux ont également conçu un sismographe qui mesurait ces déplacements et développait une échelle logarithmique pour mesurer leur intensité. L'aversion de Gutenberg pour les interviews a fait que son nom a été omis de l'échelle. La publication de l'échelle a été proposée en 1935 et par la suite de nombreux sismologues l'ont rapidement adoptée pour mesurer l'intensité des tremblements de terre.

En 1952, Richter devint professeur à plein temps au "California Institute of Technology " et en 1958 il publia "Sismologie élémentaire", sur la base de ses notes d'enseignement.


Entre 1959 et 1960, il s'installe au Japon en tant que chercheur dans un programme Fulbright. C'est à cette période qu'il s'est intéressé au génie sismique par le développement d'un code du bâtiment pour les zones à risque sismique.


Dans les années 60, le sismologue entreprit de mener des campagnes de sensibilisation dans le domaine de la prévention sismique dans la ville de Los Angeles ; en fait, après le tremblement de terre de San Fernando en 1971, la ville a salué les avertissements donnés par Richter, car ils étaient importants pour éviter de nombreux décès.


La Rédaction

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