Cancer du poumon en Algérie : une menace grandissante

Le cancer du poumon connaît une progression inquiétante en Algérie, avec plus de 4 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. D’après le Pr Mohammed Oukkal, responsable du service d’oncologie au CHU de Beni Messous, cette pathologie se positionne désormais au troisième rang des cancers les plus fréquents chez les hommes, après ceux du côlon et de la prostate.

L'information a été rapportée le 13 mai 2025 lors d'une journée d'étude organisée par l'association Errahma à Boumerdès. Lors de cet événement, le Pr Mohammed Oukkal, chef de service oncologie au CHU de Beni Messous, a confirmé que plus de 4 000 nouveaux cas sont recensés chaque année en Algérie, avec une forte corrélation avec le tabagisme.

Ce dernier demeure la principale cause du cancer du poumon, étant responsable de 80 à 90 % des cas. Les experts expriment leur inquiétude face à la hausse de la consommation de cigarettes chez les jeunes, un phénomène qui risque d’accentuer le problème dans les années à venir.

Un autre problème majeur est le diagnostic tardif. De nombreux patients arrivent à l'hôpital à un stade avancé, réduisant leurs chances de traitement efficace. Les experts appellent à intensifier les campagnes de sensibilisation et de dépistage, notamment en impliquant les médias et les associations.

En Algérie, plusieurs avancées ont été réalisées pour améliorer la prise en charge du cancer du poumon et renforcer la prévention.

Pour lutter contre cette maladie, plusieurs traitements existent, allant de la chimiothérapie et la radiothérapie aux thérapies ciblées et à l’immunothérapie, qui améliorent les chances de survie des patients. Par ailleurs, la chirurgie reste une option dans certains cas pour limiter la propagation de la tumeur.

La chimiothérapie et la radiothérapie demeurent les traitements les plus fréquemment utilisés pour combattre les tumeurs pulmonaires. L’immunothérapie, quant à elle, représente une avancée majeure en renforçant les défenses naturelles du corps pour éliminer les cellules cancéreuses. Les thérapies ciblées s'attaquent directement aux mutations génétiques responsables du développement du cancer, améliorant ainsi l’efficacité des soins.

Enfin, dans certains cas, une intervention chirurgicale est envisagée pour retirer la tumeur avant qu’elle ne se propage.

Du côté de la prévention, des efforts sont déployés pour sensibiliser la population aux risques du tabac, encourager le dépistage précoce, réduire l’exposition aux polluants, et améliorer l’accès aux soins à travers le Plan anticancéreux 2024-2028.

Des campagnes de sensibilisation sont menées pour réduire la consommation de cigarettes, principal facteur de risque. Un programme national encourage les examens réguliers pour détecter la maladie à un stade précoce.

D'autres mesures sont prises pour limiter l’exposition à la pollution de l’air et aux substances toxiques. Le Plan anticancéreux 2024-2028 vise à renforcer la prise en charge des patients et à améliorer les infrastructures médicales.

La lutte contre le cancer du poumon nécessite une approche globale, combinant prévention, diagnostic précoce et traitements adaptés afin de réduire l’impact de cette maladie sur la population.

Nadia B