Lors de sa visite en Algérie, le président français avait appelé la jeunesse algérienne et africaine à « ne pas se laisser embarquer » par « l'immense manipulation » de « réseaux » téléguidés « en sous-main » par des puissances étrangères qui présentent la France comme « l'ennemie », nommant la Turquie, la Russie et la Chine, et leur attribuant un « agenda d'influence, néo-colonial et impérialiste ». Des propos jugés "inacceptables" par Ankara.
Dés le lendemain 27 août, le porte-parole des Affaires étrangères turques, Tanju Bilgic, a réagi en conférence de presse à Ankara, estimant qu'il est « extrêmement regrettable que le président français, Emmanuel Macron, ait fait des déclarations visant la Turquie, ainsi que d'autres pays, lors de sa visite en Algérie ».
« Il est inacceptable que le président français Macron, ayant du mal à affronter son passé colonial en Afrique, notamment en Algérie, tente de s'en débarrasser en lançant des accusations contre d'autres pays, dont la Turquie », a poursuivi Tanju Bilgic.
« si la France est d'avis qu'il y a des réactions contre elle sur le continent africain, elle devrait chercher la source de ces réactions dans son propre passé colonial et dans ses efforts pour poursuivre encore ces pratiques à travers les méthodes différentes, et elle devrait essayer de les réparer », estime Tanju Bilgic.
« Nous espérons que la France atteindra le plus rapidement possible la maturité nécessaire pour faire face à son propre passé colonial sans accuser d'autres pays, y compris le nôtre », a conclu le porte-parole de la diplomatie turque.
Pour le moment, ni la Chine ni la Russie, partenaires clés de l'Algérie, n'ont encore réagi aux déclarations d'Emmanuel Macron.
Anais Thibault