Réunis à Bejaïa les 22 et 23 juillet derniers, des représentants de divers pays africains ont participé au premier colloque africain sur le thème « Crises et conflits asymétriques en Afrique : quel rôle pour l'Algérie ? ».
Organisé par l'Association Espoir pour le Développement de la Wilaya de Bejaïa, cet événement a été l'occasion de réfléchir aux solutions pour relever les défis du continent.
Les recommandations issues de ce colloque mettent en avant l’importance de l’interdépendance entre les pays africains et leur responsabilité commune dans le développement du continent.
Une coopération interafricaine renforcée dans les domaines économique et social est jugée indispensable, impliquant notamment la multiplication des zones de libre-échange pour promouvoir les échanges commerciaux entre pays africains et diminuer leur dépendance vis-à-vis des anciennes puissances coloniales.
Les participants ont également souligné la nécessité de moderniser l’agriculture, de promouvoir l’industrie manufacturière et l’industrie de transformation afin de valoriser au mieux les ressources naturelles du continent.
Ils ont plaidé pour une implication active de la jeunesse africaine dans le processus de développement de leur pays et ont encouragé les pays africains à renforcer les principes de la démocratie pour garantir une cohésion sociale et économique solide.
Le colloque a proposé l’établissement d’un centre d’analyse géopolitique et géostratégique, offrant ainsi à la société civile et politique la possibilité de mieux comprendre les enjeux du continent.
Pour renforcer l’unité et la cohésion régionales, la création d’un lexique amazigh commun aux pays nord-africains et du Sahel, ainsi que d’un manuel d’histoire commune de l’Afrique du Nord et du Sahel, a été préconisée.
Concernant l’enseignement et la promotion de la culture tamazight, une coopération nord-africaine et du Sahel a été suggérée.
Dans ce contexte, l’Algérie, forte de son passé révolutionnaire, est incitée à intensifier ses liens avec les autres pays africains et à jouer un rôle moteur dans les domaines politique, économique et social.
Les participants ont également mis l’accent sur l’importance de placer la santé et l’éducation au cœur des efforts de développement des pays africains.
Ils ont souligné l’impératif de faire du lobbying pour donner à l’Afrique une voix forte au niveau des institutions internationales, en réclamant un poste permanent au sein du conseil de sécurité de l’ONU.
Enfin, une université d’été des étudiants africains sera créée en Algérie, à Béjaïa, afin de favoriser les échanges et encourager la coopération académique entre les étudiants africains.
Sophie K.