Décès de Massinissa Khellili : une nouvelle tragédie liée à l’affaire de Larbaa Nath Iraten
- cfda47
- 7 sept.
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Dernière mise à jour : 9 sept.

Le Collectif des familles des détenus de Larbaa Nath Iraten a annoncé aujourd’hui avec une profonde tristesse le décès de Massinissa Khellili, originaire du village de Tawrirt Muqren, à l’âge de 44 ans. Ancien détenu dans le cadre de l’affaire controversée de Larbaa Nath Iraten, il est présenté comme une victime directe d’une injustice qui continue de faire des ravages bien au-delà des murs des prisons.
Une vie brisée par l’incarcération
Incarcéré dans des circonstances dénoncées comme arbitraires par plusieurs organisations de défense des droits humains, Massinissa Khellili aurait souffert de lourdes séquelles psychologiques à la suite de son emprisonnement. Selon le communiqué du Collectif, cette épreuve l’a profondément marqué, jusqu’à affecter durablement sa santé mentale et physique.
« Son départ témoigne une fois de plus de la cruauté de l’injustice et du prix payé par nos frères détenus », peut-on lire dans le message publié ce matin.
L’affaire de Larbaa Nath Iraten : un dossier toujours brûlant
L’affaire de Larbaa Nath Iraten, est liée à l’assassinat en 2021, du jeune artiste Djamel Bensmaïl, originaire de Miliana, qui s’était rendu à Larbaa Nath Iraten pour aider les sinistrés.
Presenté par des médias algériens comme pyromane, il a été pris à tort, lynché et assassiné dans des circonstances atroces. Ce drame a choqué le pays entier.
Cet assassinat avait conduit à l’arrestation de dizaines de personnes, dont plusieurs ont été condamnées à mort.
Le procès s’est déroulé en plusieurs étapes, avec 94 accusés au total :
38 personnes ont été condamnées à mort en appel le 23 octobre 2023
6 accusés ont écopé de 20 ans de prison, 1 de 10 ans, et 23 autres ont reçu des peines allant de 3 à 10 ans
27 personnes ont été acquittées.
Les charges retenues incluaient :
Homicide volontaire avec préméditation
Mise à feu volontaire ayant entraîné la mort
Complot contre la sécurité de l’État
Appartenance présumée au MAK (Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie), qualifié de « mouvement terroriste » par les autorités algériennes.
Le procès, marqué par des irrégularités et des accusations de torture, a suscité une vague d’indignation en Algérie et à l’international.
En 2024, la Cour suprême a ordonné la réouverture du dossier, ravivant l’espoir d’un réexamen équitable pour les condamnés.
Cela signifie que le dossier est renvoyé devant une nouvelle formation judiciaire. Un nouveau procès aura lieu, avec l’espoir d’un réexamen plus équitable. Les familles des détenus et les notables de la région avaient saisi le président de la République pour demander cette révision.
De nombreuses voix dénoncent une instrumentalisation politique du procès. Certains accusés n’étaient pas présents sur les lieux du crime.
Des témoignages évoquent des tortures et des aveux forcés. Des familles kabyles ont refusé de se constituer partie civile, estimant que les vrais coupables n’étaient pas ceux jugés.
Ce procès est devenu un symbole de la lutte pour la justice en Algérie, et le décès de Massinissa Khellili en est une tragique illustration.
Une mémoire à préserver
La mort de Massinissa Khellili vient rappeler que les conséquences de cette affaire dépassent les verdicts judiciaires. Elle touche les familles, les communautés, et laisse derrière elle un sentiment d’injustice qui ne s’efface pas.
Le Collectif appelle à ce que sa mémoire soit honorée et que son nom ne soit pas oublié dans la lutte pour la vérité et la justice.
« Qu’il repose en paix, victime d’une injustice qui ne doit jamais être oubliée », conclut le communiqué.
Nadia B



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