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Démocratie en recul ? Analyse des rapports EIU et V-Dem sur l’Algérie

  • cfda47
  • il y a 1 minute
  • 3 min de lecture

Les rapports de l’Economist Intelligence Unit (EIU) et de V-Dem offrent des perspectives différentes et des analyses contrastées sur l’évolution de la démocratie en Algérie. Alors que le dernier rapport de l’Economist Intelligence Unit sur l’indice de démocratie 2024 classe le Maroc comme le pays le plus démocratique du Maghreb, suivi par la Tunisie. À l’inverse, le dernier rapport de l’institut V-Dem souligne une détérioration démocratique dans ces deux pays, mettant en avant une régression des libertés fondamentales, une restriction de la liberté d’expression et une censure médiatique croissante. Ce rapport met en évidence un recul démocratique dans plusieurs régions du monde, y compris au Maghreb.


Selon cette étude, la tendance à l’autocratisation s’accélère, avec une diminution des libertés civiles, de la liberté d’expression et de la transparence électorale. Le rapport souligne que, pour la première fois depuis plus de vingt ans, le nombre d’autocraties dépasse celui des démocraties, avec 91 régimes autoritaires contre 88 démocraties. Cette évolution s’inscrit dans un contexte global où trois quarts de la population mondiale vivent sous un régime autocratique.


Le dernier rapport sur la démocratie au Maghreb publié par l’Economist Intelligence Unit le 5 mars 2025, a classé le Maroc comme le pays le plus démocratique du Maghreb, avec un score de 4.97 sur 10. Il est suivi par la Tunisie, qui reste une référence malgré une dégradation de son image démocratique. L’étude évalue les pays selon plusieurs critères : processus électoral, pluralisme politique, fonctionnement gouvernemental, participation politique, culture politique et libertés civiles. Trois pays du Maghreb sont considérés comme des démocraties hybrides, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie, tandis que l’Algérie et la Libye, sont classés comme régimes autoritaires, en raison de restrictions importantes des libertés politiques et civiles.


Tandis que l’EIU met en avant une stabilité institutionnelle, V-Dem insiste sur une dégradation des libertés individuelles et une montée des tendances autoritaires. Malgré des avancées institutionnelles, des défis persistent en matière de gouvernance et de transparence électorale.


Libertés et gouvernance en Algérie : une vision nuancée

Les deux rapports mettent en évidence une situation politique marquée par des restrictions importantes des libertés civiles et politiques. L’EIU classe l’Algérie parmi les régimes autoritaires, soulignant un manque de transparence électorale, une faible participation politique et un contrôle accru des médias.


De son côté, V-Dem insiste sur une détérioration continue des libertés fondamentales, mettant en avant la répression des opposants politiques, la censure médiatique et la restriction des manifestations pacifiques.


Alors que l’EIU analyse les structures institutionnelles et leur fonctionnement, V-Dem met l’accent sur l’évolution des dynamiques autoritaires et la régression des droits individuels. En combinant ces deux perspectives, on obtient une vision plus nuancée de la situation politique en Algérie, révélant des défis importants en matière de gouvernance et de respect des droits fondamentaux.


Ces différences d’évaluation s’expliquent par des méthodologies distinctes : l’EIU adopte une approche basée sur des critères institutionnels et politiques, tandis que V-Dem met l’accent sur l’évolution des libertés fondamentales et la montée des régimes autoritaires.


Autocratisation au Maghreb : quel avenir pour les libertés civiles ?

Ainsi, si l’EIU perçoit encore certains pays du Maghreb comme des démocraties hybrides, V-Dem souligne une régression démocratique inquiétante dans l’ensemble de la région. Ces analyses offrent une vision plus nuancée du contexte politique maghrébin et permettent d’enrichir le débat sur l’avenir des institutions démocratiques dans ces pays.


Les rapports de l’Economist Intelligence Unit (EIU) et de V-Dem offrent des analyses divergentes sur l’état de la démocratie au Maghreb, chacune reposant sur des méthodologies spécifiques.


L’EIU, en se basant sur des critères institutionnels tels que le pluralisme politique, la participation citoyenne et les libertés civiles, met en avant les évolutions structurelles des systèmes démocratiques. À l’inverse, V-Dem adopte une approche axée sur la montée des régimes autoritaires, soulignant une régression des libertés fondamentales, une censure accrue et une diminution de la transparence électorale.


La divergence entre ces analyses réside dans leur perspective : l’EIU valorise les avancées institutionnelles, tandis que V-Dem met en évidence les dynamiques autoritaires sous-jacentes.


Il est donc pertinent de croiser les deux évaluations afin d’obtenir une vision plus nuancée et complète du paysage politique maghrébin. Cela permet de mieux appréhender les forces et les faiblesses des démocraties dans la région ainsi que les défis à venir en matière de gouvernance et de libertés civiles.


Entre autoritarisme et ouverture : où se situe l’Algérie aujourd’hui ?

Ces différences d’approche révèlent une réalité politique nuancée : les institutions démocratiques existent, mais leur fonctionnement est fragilisé par des obstacles qui limitent l’exercice réel des droits et libertés des citoyens.


Ainsi, une analyse combinée de ces deux approches permet d’obtenir une vision plus claire: l’Algérie conserve certains éléments institutionnels d’un système démocratique, mais ces institutions sont fragilisées par une dynamique autoritaire qui limite progressivement les libertés fondamentales et la participation politique réelle. Cela offre une compréhension plus complète de la situation politique du pays, prenant en compte à la fois les institutions officielles et leur impact sur la vie démocratique quotidienne.


La rédaction


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