L'Algérie tend la main au Maroc, mais les accusations volent bas
- cfda47
- 12 sept. 2023
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Alors que le Maroc panse encore ses plaies après le puissant séisme qui a frappé le pays la semaine dernière, la réaction du Royaume Chérifien face à l'aide humanitaire proposée par l'Algérie interroge sur à la réalité des appels au dialogue et à l'apaisement lancés ces derniers mois par le roi Mohammed VI.
Suite au violent séisme qui a frappé le Maroc la semaine dernière, l'Algérie a rapidement proposé son aide à son voisin en détresse. Trois avions cargo étaient prêts à décoller hier au soir, depuis la base aérienne de Boufarik, transportant une aide humanitaire d'urgence destinée au Maroc.
Cependant, Rabat vient de décliner formellement cette main tendue dans un contexte de tensions diplomatiques accrues.
Dans un communiqué publié ce mardi 12 septembre, le Ministère des Affaires estrangères et de la communauté national à l’étranger, a indiqué que le Royaume chérifien a fait savoir à l'Algérie que son assistance n'est pas « nécessaire », estimant qu'il pouvait gérer la situation avec les moyens déjà mobilisés sur le terrain et l'aide d'autres pays.
Cette prise de parole de la diplomatie marocaine intervient24 heures après la volte-face de son ministre de la Justice. Celui-ci avait dans un premier temps annoncé accepter l'offre algérienne, avant de se raviser et de la démentir, dans une entrevue accordée à la chaîne Chouf tv, connue pour son hostilité envers l'Algérie.
Certains médias marocains sont même allés jusqu’à qualifier l’aide d' « ingérence humanitaire » et même de « mise en scène », remettant abruptement en cause les motivations réelles de l'Algérie dans cette affaire.
Pourtant, suite à la tragédie du séisme, l'Algérie a réagi de manière rapide en offrant son aide et en ouvrant son espace aérien aux avions humanitaires. En contraste, Rabat est demeuré complètement silencieux, sans donner de réponse claire,jusqu’à aujourd’hui.
Cette rebuffade marocaine interroge sur à la réalité des appels au dialogue et à l'apaisement lancés ces derniers mois par le roi Mohammed VI.
La catastrophe commune semblait être l'occasion rêvée de transcender les contentieux, mais elle révèle également que la méfiance mutuelle entre les deux frères ennemis du Maghreb demeure bien ancrée, au détriment des populations, grandes perdantes de ces calculs géopolitiques étroits.
Car le pays, encore meurtri par la catastrophe, aurait eu besoin de toute l'assistance possible suite au séisme meurtrier survenu il y a quelques jours. Les images poignantes et les témoignages déchirants relayés sur les réseaux sociaux et dans les médias marocains révèlent l'ampleur du désastre.
Dans le Haut Atlas, de nombreux villages demeurent totalement isolés, privés de toute aide plusieurs jours après la catastrophe. La situation y est critique, avec des populations livrées à elles-mêmes face à l'urgence.
Malgré leur courage exemplaire, les survivants peinent à retrouver leurs proches ensevelis et à leur offrir des funérailles décentes. Les blessés endurent leur douleur sans accès à des soins adéquats. La faim ronge les rescapés, qui manquent de tout, à tel point qu’un hélicoptère de l’armée marocaine largue des sacs de vivres sur un village qui compte des centaines d’habitants.
Cette détresse est exacerbée par l'effondrement des infrastructures vitales, entravant l'accès des secours.
Le gouvernement marocain déploie certes d'importants efforts pour venir en aide aux régions sinistrées, mais se heurte à d'immenses difficultés logistiques.
Sophie K.
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