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La censure frappe à nouveau : l'éditeur Koukou exclu du Salon du livre d'Alger

L'éditeur dénonce «l'impunité que confère l'anonymat» aux membres de la commission de lecture qui «ont fini par révéler les éructations idéologiques qui ont motivé leurs pitoyables Fatwas».


La maison koukou-editions vient d'être notifiée de son exclusion du Salon international du livre d'Alger (SILA) qui se tiendra du 25 octobre au 4 novembre prochains. Dans un communiqué publié hier, l'éditeur fustige une décision «arbitraire» prise par la «commission de lecture» chargée de contrôler les ouvrages exposés, sans précision des motifs.


Koukou dénonce «les cagoulards de la censure qui ont encore frappé » et parle d' «une opération clandestine » visant à bannir du SILA «des dizaines d'auteurs algériens parmi les plus respectés ». Selon l'éditeur, cette exclusion s'inscrit dans un «climat d'inquisition» ciblant les voix critiques du pouvoir, tandis que des ouvrages controversés comme «Mein Kampf » d'Hitler ou les «Mémoires de Mussolini » sont autorisés.


Koukou rappelle avoir déjà été victime d'«intimidation» et de «harcèlement » lors des précédentes éditions du SILA. En 2016, son stand avait été « saccagé durant la nuit » précédant l'ouverture. En 2018, des agents avaient « tenté de saisir deux ouvrages » sans décision de justice. Et l'an dernier, 12 livres avaient été « interdits verbalement » et retirés du stand.


L'éditeur dénonce « l'impunité que confère l'anonymat» aux membres de la commission de lecture qui «ont fini par révéler les éructations idéologiques qui ont motivé leurs pitoyables Fatwas». Il s'agit selon Koukou d'une «atteinte à la liberté d'expression» et d'une «violation de l'article 54 de la Constitution».


Koukou entend contester son exclusion «par toutes les voies légales » et affirme que «l'arbitraire se nourrit du silence résigné de ses victimes».


Cet épisode révèle les tensions autour de la liberté d'expression en Algérie et la mainmise du pouvoir sur l'espace public. La tenue même du SILA, plus grand événement littéraire du pays, est désormais menacée par ces dérives autoritaires.


Sophie K.


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