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La militante palestinienne Mariam Abu Daqqa arrêtée et assignée à résidence en France

La militante palestinienne Mariam Abu Daqqa arrêtée et assignée à résidence en France
La militante palestinienne Mariam Abu Daqqa

 L'association La Cimade a dénoncé une «atteinte gravissime aux libertés d’expression et de circulation» et réclame «l'annulation immédiate de l'arrêté d’expulsion ». De son côté, le député LFI Thomas Portes a fustigé une «aberration démocratique».


La militante palestinienne Mariam Abu Daqqa, âgée de 63 ans, a été arrêtée lundi à Marseille et placée sous assignation à résidence dans les Bouches-du-Rhône jusqu’à fin novembre. Membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), considéré comme une organisation terroriste par l'Union européenne, elle était venue en France début octobre pour participer à plusieurs conférences sur la situation dans les territoires palestiniens.


Le ministère de l'Intérieur lui a signifié un arrêté d’expulsion, estimant qu’elle «représentait une menace pour l'ordre public dans le contexte des vives tensions» et mettent en avant l'appel à une «journée de colère» lancé par le Hamas le 13 octobre contre Israël.


N'ayant pas de documents de voyage valides, Mariam Abu Daqqa ne peut être expulsée dans l'immédiat et est contrainte de rester sur le territoire français, avec interdiction de quitter les Bouches-du-Rhône et restriction de sa liberté d’expression.


«Je ne comprends pas ce qu'on me reproche, je suis seulement venue témoigner de la situation tragique que vivent les Palestiniens sous occupation israélienne», a déclaré la militante. «J'ai perdu 29 membres de ma famille, dont mes trois enfants, dans les bombardements israéliens à Gaza en 2014. Ma maison a été rasée, je milite juste pacifiquement pour dénoncer ces violations des droits humains subies par mon peuple», a-t-elle ajouté.


La venue de Mariam Abu Daqqa en France avait provoqué une vive polémique ces dernières semaines. La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet avait interdit sa participation à une projection du documentaire «Yallah Gaza» organisée à l'Assemblée par la députée Ersilia Soudais (LFI). L'Université Lyon-II avait également annulé sa venue prévue pour une conférence intitulée  «Féminisme et résistance en Palestine».

 

«Nous dénonçons une atteinte gravissime aux libertés d’expression et de circulation », a réagi l’association des droits humains La Cimade, demandant « l'annulation immédiate de l'arrêté d’expulsion». Le député Thomas Portes (LFI) a qualifié la situation d' «aberration démocratique».


Pierre Stambul, porte-parole de l'Union juive française pour la paix, qui hébergeait Mariam Abu Daqqa à Marseille, a qualifié cette décision d' «ahurissante et incompréhensible». Il cherche d'urgence un avocat pour la contester, estimant qu’ «il est impensable de renvoyer la militante à Gaza en pleins bombardements.» .


Sophie K.


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