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Lancement du rapport 2022 sur la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie en France

La Commission nationale consultative des droits de l'homme publie son 33e rapport annuel sur la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie, qui propose deux focus sur l'instrumentalisation par les discours politiques et sur les discours de haine sur YouTube.


Désignée comme Rapporteur national indépendant sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie en 1990, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) remet chaque année au Gouvernement un rapport qui dresse un état des lieux du racisme en France.


En sa qualité de rapporteur national indépendant depuis 33 ans, la CNCDH évalue la politique publique menée, et contribue au contrôle du respect par la France de ses engagements internationaux en matière d’élimination de la discrimination raciste.


Se fondant sur une analyse critique des politiques conduites et en s’appuyant sur les observations des organes internationaux, la CNCDH formule une série de recommandations visant à mieux connaître, comprendre et combattre toutes les formes de racisme.


Ce rapport fonde ses analyses et ses recommandations sur des outils variés et complémentaires.


Le bilan statistique du ministère de l’Intérieur, celui du ministère de la Justice, les enquêtes sur l’état de l’opinion, les analyses des chercheurs partenaires de la CNCDH, constituent autant d’éléments à confronter aux nombreuses contributions des acteurs institutionnels, associatifs et internationaux, pour appréhender le plus finement possible les contours du racisme et de l’antisémitisme en France.


En 2022, le nombre de faits recensés à caractère raciste, antisémites et xénophobes se maintient à un niveau élevé.


Bien que le baromètre CNCDH témoigne cette année du maintien d’un haut niveau de tolérance parmi la population française, la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie est plus que jamais d’actualité.


Le racisme en France reste encore largement sous-estimé et sous-déclaré. Il se manifeste souvent à travers des formes de rejet détournées, parfois difficiles à caractériser et à dénoncer par les victimes.


L’année 2022 a aussi été marquée par le franchissement d’un seuil dans la façon dont les thématiques racistes, antisémites et xénophobes s’expriment dans le débat politique et médiatique.


Dans un contexte de crise politique, sociale, économique et identitaire, un certain nombre de personnalités politiques ont activement participé de la politisation du rejet de l’Autre, figure mouvante aux visages multiples.


Pourtant l’indice de tolérance du baromètre CNCDH indique que, depuis plusieurs années, les préjugés et les sentiments de haine à l’égard de l’Autre ont tendance à s’atténuer.


Ce paradoxe est exploré à travers l’étude des discours qui cherchent à faire de l’Autre le responsable de tous les maux et dont l’instrumentalisation politique contribue à transformer des crispations identitaires en politiques d’exclusion.


Cette enquête, confiée à une équipe interdisciplinaire de chercheurs (médialab de Sciences po et Laboratoire Interdisciplinaire Sciences, Innovations, Sociétés [LISIS]), élargit le champ de l’étude sur l’empreinte antisémite dans les commentaires YouTube, publiée par la CNCDH en 2020, en incluant d’autres registres de la haine en ligne : racisme, hostilité à l’égard des personnes musulmanes et de l’islam, complotisme et masculinisme.


À partir de l’analyse de 35 millions de commentaires d’internautes réagissant à une grande diversité de contenus, cette étude propose une cartographie de la prévalence des discours de haine et de la relation qu’ils entretiennent entre eux.


La rédaction



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