Mort de Nahel : le policier sera jugé pour “meurtre” en 2026
- cfda47
- il y a 2 jours
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L'affaire du tir mortel sur Nahel, survenu lors d'un contrôle routier à Nanterre le 27 juin 2023, entre dans une phase décisive. Le policier auteur du tir, Florian M., sera jugé pour meurtre devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine en 2026.
Le policier auteur du tir mortel sur l'adolescent de 17 ans lors d'un contrôle routier à Nanterre le 27 juin 2023 comparaîtra devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine pour meurtre, probablement au deuxième ou troisième trimestre 2026. Cette décision découle de l'ordonnance de mise en accusation rendue mardi 3 juin 2025 par deux magistrats instructeurs du tribunal judiciaire de Nanterre. Les juges ont retenu la qualification d'homicide volontaire contre Florian M., le fonctionnaire de police à l'origine du drame qui avait embrasé la France.
Violences policières : le cas Nahel devant la justice
L'instruction menée pendant près de deux ans a permis d'établir les circonstances précises du tir. Le parquet de Nanterre avait souligné dans ses réquisitions que le policier avait tiré à très faible distance sur la victime et ne pouvait ignorer le caractère mortel de son geste. Les magistrats ont dénoncé une “prise de risque inconsidérée” de la part du fonctionnaire.
L'enquête a également écarté définitivement la thèse de la légitime défense initialement avancée par la défense. La première version des faits donnée par les forces de l'ordre avait été rapidement infirmée grâce à une vidéo amateur diffusée sur les réseaux sociaux. Ces images, devenues virales, montraient que Nahel ne représentait pas de danger imminent au moment du tir.
Les investigations ont permis de reconstituer précisément la séquence fatale. Le jeune homme au volant d'une Mercedes jaune avait été intercepté lors d'un contrôle de routine. Selon les éléments de l'enquête, il tentait de redémarrer lorsque le coup de feu a été tiré. Les circonstances exactes de ce tir et les motivations du policier seront au cœur des débats lors du procès.
Procès du policier Florian M. : un tournant judiciaire ?
Florian M., l'auteur du tir, avait été incarcéré pendant cinq mois avant d'être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Depuis sa sortie de prison, il vit sous surveillance, dans l'attente de son procès. Sa mise en liberté avait à l'époque suscité des réactions contrastées entre ceux qui y voyaient une mesure de normalisation judiciaire et ceux qui dénonçaient un traitement de faveur.
Pour rappel, la mort de Nahel avait déclenché une vague d'émeutes sans précédent à travers la France, révélant les tensions profondes entre une partie de la jeunesse des quartiers populaires et les forces de l'ordre.
Nanterre, 2023 : un tir, une révolte, un procès
Les troubles qui avaient suivi l'annonce du décès avaient duré plusieurs jours, s'étendant de la région parisienne aux principales villes françaises. Le bilan humain et matériel avait été lourd : deux morts supplémentaires, plus d'un millier de blessés, et des dégâts matériels estimés à un milliard d'euros. Des commissariats, des écoles, des transports publics et de nombreux commerces avaient été pris pour cible.
Ces événements avaient relancé le débat national sur les violences policières et les méthodes d'intervention des forces de l'ordre, particulièrement lors des contrôles routiers dans les quartiers sensibles. La question de l'usage des armes à feu par les policiers lors des refus d'obtempérer était revenue au premier plan des discussions politiques et médiatiques.
Aussi, la qualification retenue par les juges d'instruction - l'homicide volontaire - expose le policier à une peine pouvant aller jusqu'à trente ans de réclusion criminelle. Un verdict qui, quelle que soit son issue, marquera durablement le débat sur les relations entre police et citoyens en France.
Sophie K
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