C'est un dénouement en demi-teinte pour le journaliste algérien Mustapha Bendjama. Ce mardi 7 novembre devait marquer sa libération, après 9 mois de détention provisoire dans le cadre de « l'affaire Bouraoui ». Mais il n'en sera finalement rien.
C'est un nouveau coup dur pour Mustapha Bendjama, incarcéré depuis février 2023. Alors que ses proches et confrères espéraient le voir libéré ce jour, il devra finalement patienter encore de longs mois derrière les barreaux.
Après 9 mois de détention provisoire, lui et ses co-accusés dans «l'affaire Bouraoui» ont été condamnés ce 7 novembre par le tribunal de Constantine à des peines relativement clémentes au regard des réquisitions.
Mustapha Bendjama écope de 6 mois ferme, tout comme Yacine Bentayeb et le chauffeur Djamel Miassi, pour leur simple relation avec Amira Bouraoui, opposante franco-algérienne ayant fui le pays de manière clandestine début 2023. Cette dernière, jugée par contumace, se voit infliger 10 ans de prison ferme ainsi qu'un mandat d'arrêt international. Sa mère Khadija Bouraoui s'en sort avec 1 an avec sursis.
Mustapha Bendjama entame une nouvelle grève de la faim
Bien que condamné avec une relative clémence à 6 mois de prison ferme contre les 3 ans initialement requis, Mustapha Bendjama ne retrouvera pas la liberté à l'issue du procès dit de « l'affaire Bouraoui ». En effet, purgeant actuellement 8 mois de prison pour une autre affaire, le journaliste algérien devra purger la totalité de sa peine, nous a confirmé son collectif de défense.
Ce rebondissement a poussé Bendjama à entamer à nouveau une grève de la faim pour protester contre cette prolongation de détention qu'il juge abusive, ajoute notre source. Le journaliste, déjà en grève de la faim début octobre, use à nouveau de ce moyen radical pour dénoncer l'acharnement judiciaire dont il s'estime victime.
Alors que ses proches et confrères espéraient sa libération à l'issue de l'audience, Bendjama devra donc patienter de longs mois supplémentaires derrière les barreaux. Cette décision controversée assombrit le soulagement suscité par le verdict clément dans « l'affaire Bouraoui » et rappelle les entraves qui pèsent encore sur la liberté de la presse en Algérie.
Sophie K.
Comments