Procès de l'influenceur "Imadtintin": la traduction au cœur du débat judiciaire
- cfda47
- il y a 2 jours
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Le procès de l’influenceur algérien Imadtintin s’est tenu aujourd’hui à Grenoble, après plusieurs renvois depuis janvier 2025. Initialement poursuivi pour provocation directe à un acte de terrorisme, il a finalement vu les charges requalifiées en menaces à l’encontre d’un opposant au régime algérien. Le tribunal correctionnel de Grenoble a examiné plusieurs éléments liés aux déclarations de l’influenceur sur TikTok, notamment les traductions divergentes de ses propos. La défense a plaidé que ses paroles avaient été sorties de leur contexte et utilisées pour alimenter des tensions politiques. Le procureur a reconnu que l’accusation initiale de provocation à un acte de terrorisme était trop sévère et a demandé une requalification des charges en menaces.
L’influenceur avait publié une vidéo sur TikTok, dénoncée par un opposant algérien vivant en France. La traduction initiale suggérait des appels à la violence, mais une nouvelle expertise a révélé des propos moins explicites. Le procureur a reconnu que les accusations de terrorisme étaient excessives et a demandé une requalification en menaces, tout en soulignant le caractère agressif des propos. Six mois de prison ont été demandés, dont quatre avec sursis. Il est actuellement interdit de quitter le territoire français et doit pointer chaque semaine au commissariat. Son avenir dépendra donc du verdict du 10 juin et de la position de l’Algérie sur son expulsion.
Ce procès s’inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, notamment autour des expulsions de ressortissants algériens et des débats sur la liberté d’expression en ligne.
Procès d’Imad Ould Brahim : entre justice et tensions diplomatiques
Lors de sa comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Grenoble, Imad Ould Brahim, alias Imadtintin, a cherché à projeter l’image d’un père de famille responsable. Vêtu d’une chemise ajustée, les cheveux soigneusement coiffés, il s’est avancé libre à la barre, après avoir été placé sous contrôle judiciaire lors de son audience précédente. Imadtintin n’est pas un sans-papier. Il est arrivé en France en décembre 2021 sous le statut de conjoint de Français. Cependant, il fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis mai 2023. Trois demandes de laissez-passer consulaires ont été adressées à l’Algérie pour organiser son expulsion, mais elles sont restées sans réponse.
Son avocat a insisté sur son statut familial, mettant en avant son rôle auprès de ses enfants. Il a contesté la traduction de ses propos, affirmant que ses déclarations avaient été mal interprétées. Ce procès s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu entre la France et l’Algérie, notamment autour des expulsions de ressortissants algériens.
Justice et politique : l’affaire Imadtintin divise l’opinion
L’influenceur algérien Imadtintin, de son vrai nom Imad Ould Brahim, a été arrêté le 3 janvier 2025 à Échirolles, près de Grenoble. Son interpellation fait suite à la dénonciation de Chawki Benzehra, un opposant au régime algérien installé en France, qui avait reposté des extraits des vidéos de l’influenceur avec des sous-titres en français.
Les vidéos publiées sur TikTok par Imadtintin ont été signalées aux autorités françaises. Elles contenaient des propos violents visant les opposants au régime algérien. Juste avant son arrestation, Imadtintin a supprimé les vidéos originales de son compte TikTok, suivi par 70 000 personnes. Il a été arrêté à son domicile à Échirolles et placé en garde à vue, avant d’être présenté devant le tribunal correctionnel de Grenoble. Lors de son audience de comparution immédiate le 6 janvier, il a été placé en détention provisoire.
Initialement poursuivi pour provocation directe à un acte de terrorisme, son procès a été renvoyé à plusieurs reprises en raison de traductions divergentes de ses propos. Cette affaire soulève aussi des interrogations sur la liberté d’expression en ligne et le rôle des réseaux sociaux dans la diffusion de contenus sensibles. Elle intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, notamment sur la gestion des expatriés algériens et des contenus politiques sur internet. Le jugement a été mis en délibéré jusqu’au 10 juin 2025.
La rédaction
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