Les Marocains ont une nouvelle fois manifesté en masse leur soutien indéfectible aux Palestiniens de Gaza, meurtris par les bombardements implacables perpétrés par l’armée d’occupation depuis plus de quatre mois. Une foule considérable s'est ainsi rassemblée hier à Rabat pour exprimer son rejet virulent de toute normalisation avec l'État hébreu.
Brandissant l'emblème palestinien, les manifestants ont scandé des slogans véhéments contre le « génocide » infligé à la bande de Gaza et dénoncé avec force la « trahison » que constituerait à leurs yeux un rapprochement avec Israël.
Cette imposante levée de boucliers populaire vient infliger un nouveau camouflet au Palais, demeuré étrangement mutique face aux bombardements meurtriers menés par Israël sur l’enclave palestinienne. Une omerta d'autant plus assourdissante que le souverain chérifien est le seul dirigeant de la planète à ne pas avoir condamné ce conflit, qui menace d’embraser l’ensemble de la région.
Une telle mansuétude s'explique par la volonté de Rabat de ménager son nouveau partenaire israélien. En 2020, le royaume a en effet paraphé avec l’État hébreu un accord de normalisation, en échange d’une reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara Occidental.
Malgré l’opposition farouche de l’opinion publique, acquise pour l’essentiel à la cause palestinienne, le Maroc a depuis lors renforcé sa coopération, notamment militaire, avec Israël. Cette marche populaire monumentale lui rappelle avec fracas à quel point ce rapprochement demeure mal accepté au sein de la société marocaine.
La rédaction