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Une vague d'indignation au Maroc après la condamnation d'un mineur victime de viol


Un garçon mineur, victime d’un viol a été condamné à six mois de prison ferme ainsi qu’à une amende de 2 000 dirhams. Tout comme son violeur, il a été accusé d’homosexualité. L’affaire a soulevé un tollé au Maroc.


Des associations, des activistes et des défenseurs des droits humains ont exprimé leur indignation devant cette décision de justice considérée comme injuste et aberrante. Pour expliquer le contexte, il s’agit d’une affaire de viol sur mineur traitée par la chambre de première instance de la Cour d’appel de Ouarzazate. Sur le banc des accusés, un muezzin d’une des mosquées de la commune de M’semrir dans la province de Tinghir. Ce dernier a été condamné à 8 ans de prison ferme pour « homosexualité et atteinte à la pudeur sur mineur avec violences et menaces ».


Sa victime, un jeune garçon mineur, a écopé de 6 mois de prison pour « homosexualité », en vertu de l'article 489 du code pénal. Une situation jugée aberrante par la société civile au Maroc.


Deux autres personnes ont été également jugées dans la même affaire. Elles ont été accusées d’avoir enregistré une vidéo de la victime et son violeur dans le but de faire chanter le muezzin. Les deux accusés ont été condamnés à une peine d’un an de prison ferme.


Au Maroc, ce verdict avait soulevé un tollé, entraînant dans son sillage une intense vague d’indignation. Un verdict qui soulève plusieurs interrogations sur le fonctionnement de la justice au Maroc.


Les défenseurs des droits humains choqués de la condamnation de la victime ont dénoncé ce jugement. Ils appellent à libérer la victime qui devrait au contraire être suivie psychologiquement après le viol qu’elle a subi.


Les défenseurs des droits humains dénoncent, la clémence de la justice dans les affaires de viols.


Citoyens, militants, intellectuels militent pour exiger un changement de la loi


Le Président du Ministère public a révélé des chiffres effarants sur la pédophilie au Maroc. Les parquets du Royaume ont enregistré un total de 3.295 cas d'agression sexuelle à l'encontre d'enfants en 2022. Soit 41 % du total des actes de violence ciblant les enfants.


Les agressions sexuelles contre les enfants prennent des proportions alarmantes ces dernières années au Maroc. C'est ce qui explique le cri d'alarme de l'Organisation non gouvernementale «Touche pas à mon enfant », qui appelle toutes les parties prenantes à agir contre ce fléau.


L'ONG qui a publié un communiqué, a tenu déjà à exprimer sa vive inquiétude à propos de la tendance haussière des cas d'agression sexuelle des enfants, étant donné qu'elle est en possession des chiffres des années précédentes. L'ONG estime que c'est le Code pénal Marocain qui est en partie responsable de la hausse de la pédophilie, pour la simple raison qu'il ne sanctionne pas les auteurs. Pour l'ONG, «certaines dispositions du Code pénal marocain permettent à des agresseurs sexuels de perpétrer des actes odieux envers les enfants marocains, sans craindre de tomber sous le coup de la loi ».


La rédaction



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