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Algérie: l’artiste franco-algérienne Djamila Bentouis, emprisonnée pour une chanson

La franco-algérienne Djamila Bentouis, sexagénaire et mère de famille, s'est retrouvée aux arrêts au début de l'année 2024. Son incarcération résultait d'une chanson qu'elle avait composée et interprétée en soutien au Hirak, rapporte le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).


Rentrée d'exil le 25 février pour faire ses adieux à sa mère mourante, Mme Bentouis avait été appréhendée dès son arrivée à l'aéroport d'Alger par les services de sécurité. Après de longues heures d'interrogatoire et la confiscation de ses documents de voyage, elle n'avait pu assister qu'aux funérailles de sa mère.


Quelques jours plus tard, la sexagénaire était convoquée à la brigade de police judiciaire de Dar El Beida. Au cours de cette audition marathon, les enquêteurs l'avaient longuement questionnée sur ses activités à l'étranger, son engagement dans le Hirak, mais surtout sur les paroles de la chanson litigieuse, jugées subversives, toujours selon le CNLD.


Au terme de cette procédure, la justicière avait ordonné le placement en détention provisoire de l'artiste à la prison de Koléa, dans la wilaya de Tipaza. Djamila Bentouis est poursuivie pour “appartenance à une organisation terroriste”, “atteinte à la sécurité et à l'unité nationales”, ainsi qu“'incitation à attroupement non-armé”, sur la base de l'article 87 bis du code pénal.


En dépit de l'appel interjeté par ses avocats, la chambre d'accusation près la cour d'Alger avait entériné quelques semaines plus tard le mandat de dépôt émis à l'encontre de la sexagénaire. Une décision qui confinait la franco-algérienne dans les geôles algériennes pour avoir prêté sa voix au Hirak.


Sophie K.

 

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