Algérie : Le journaliste Saad Bouakba devant un juge d’instruction
- cfda47
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Le célèbre journaliste et chroniqueur, Saad Bouakba, a été interpellé mercredi 26 novembre en fin de journée dans son domicile, à Alger, rapportent des sources concordantes. Relâché en fin de journée, il va se présenter jeudi matin devant un juge d’instruction près le tribunal de Bir-Mourad-Raïd.
Durant les trois dernières semaines, il a accordé une série d’entretiens à VisionTV portant sur sa longue carrière de près de 60 ans de pratique journalistique où il a notamment relaté sa version de certains évènements historiques vécus par le pays depuis l’indépendance. Témoin privilégié de l’histoire récente de l’Algérie, Saad Bouakba, 79 ans, a également raconté des anecdotes, parfois personnelles, sur des personnalités importantes qui ont géré l’Algérie. Ainsi, on apprend, par exemple, que la famille du grand dirigeant de la révolution, le chahid Mostefa Benboulaïd, avait refusé de donner en mariage leur fille unique pour le défunt président Houari Boumediène. Dans son témoignage, le journaliste a également rapporté des témoignages de certaines figures historiques et des récits, parfois gênants, d’anciens maquisards sur d’autres compagnons d’arme. Il a ainsi relaté les témoignages, parfois blessants, de Ali Mendjelli à propos du défunt président, Abdelaziz Bouteflika, qui, n’étant pas haineux, a donné le nom de l’ancien maquisard à une ville de la wilaya de Constantine.
De manière inattendue, Saad Bouakba, qui fut un pourfendeur du président déchu lorsqu’il était chroniqueur pour le journal El-Khabar puis Echorouk, a plaidé pour la réhabilitation de Abdelaziz Bouteflika. « Il n’est pas normal qu’un homme qui a été président de l’Algérie durant 20 ans et qui avait le mandat de ministre des Affaires étrangères de l’Algérie ne soit pas réhabilité. Aucune institution n’est mise en son nom », a-t-il déploré tout en rappelant qu’il l’avait sévèrement critiqué de son vivant.
Saad Bouakba, natif de Skikda, est connu pour sa plume acérée. Très proche des cercles décideurs à l’époque du parti unique, il a néanmoins gardé son autonomie de réflexion et une liberté de ton rare pour l’époque. En 2023, un post sur Facebook, où il tournait en dérision la population de Djelfa, lui a valu une interpellation et une interdiction d’écriture.
Essaïd Wakli



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