Russie–Maghreb : visas supprimés pour le Maroc et la Tunisie … l’Algérie en retrait
- cfda47
- il y a 8 heures
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La Russie a annoncé la suppression des visas pour plusieurs pays africains, dont le Maroc et la Tunisie, à partir de 2026. Cette mesure s’inscrit dans une politique de rapprochement renforcé avec le continent africain, alors que Moscou cherche à diversifier ses partenariats internationaux face aux tensions persistantes avec l’Occident. Les citoyens marocains et tunisiens pourront ainsi se rendre en Russie sans formalités de visa, une décision qui devrait favoriser la mobilité des étudiants, des entrepreneurs et des touristes, tout en consolidant les liens bilatéraux.
Cette ouverture n’est pas une première initiative de Moscou dans la région. Dès 2015, la Russie avait proposé à l’Algérie une exemption de visa similaire. Alger n’avait jamais donné suite favorable à cette proposition, sans explication officielle. Ce refus traduit la prudence diplomatique de l’Algérie, soucieuse de préserver une autonomie dans ses relations internationales et de ne pas s’inscrire dans une logique d’alignement systématique. Dix ans plus tard, cette absence de réponse place Alger en marge d’une dynamique régionale qui pourrait pourtant avoir des retombées économiques et symboliques importantes.
Maroc et Tunisie : partenaires privilégiés
L’annonce de Moscou est perçue comme un geste stratégique envers le Maghreb, où le Maroc et la Tunisie apparaissent désormais comme des partenaires privilégiés. Elle intervient dans un contexte où la Russie multiplie les accords bilatéraux sur le continent africain, notamment dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et de la coopération militaire. Pour Rabat et Tunis, cette exemption de visa représente une opportunité de renforcer leur attractivité auprès des investisseurs russes et de diversifier leurs relations extérieures.
L’Algérie face à ses calculs diplomatiques
Pour l’Algérie, en revanche, le choix de rester en retrait soulève des interrogations sur ses priorités stratégiques. En refusant de s’inscrire dans cette dynamique, Alger affirme une autonomie diplomatique, mais au prix d’un isolement relatif. Cette posture pourrait être interprétée comme une affirmation de souveraineté, mais aussi comme une occasion manquée de renforcer sa présence dans un espace où ses voisins consolident leurs liens avec Moscou.
Une fracture symbolique au Maghreb
Au-delà des considérations pratiques liées aux voyages, cette décision illustre la volonté de Moscou de s’imposer comme un acteur incontournable en Afrique. Elle met en lumière les divergences de position entre les pays du Maghreb : Rabat et Tunis se rapprochent de Moscou par des gestes tangibles, tandis qu’Alger maintient une distance qui pourrait, à terme, l’isoler dans une recomposition des équilibres régionaux.
Une ouverture stratégique vers l’Afrique
L’absence de l’Algérie dans la liste des pays africains bénéficiant de l’exemption de visa russe revêt une forte charge symbolique. Elle traduit la mémoire d’un refus diplomatique en 2015 et la persistance d’une posture de distance vis-à-vis des initiatives de Moscou. Là où le Maroc et la Tunisie apparaissent comme des partenaires privilégiés, Alger se retrouve mise à l’écart d’une dynamique régionale qui pourrait redessiner les équilibres maghrébins.
Cette exclusion souligne les implications politiques d’un choix assumé : préserver une autonomie stratégique, mais au prix d’un isolement relatif dans un contexte où la Russie cherche à s’imposer comme acteur majeur en Afrique. Elle révèle une fracture symbolique entre les pays du Maghreb, chacun incarnant une orientation diplomatique différente. Pour Alger, ce retrait devient le reflet d’une tension entre indépendance revendiquée et marginalisation potentielle dans les recompositions géopolitiques en cours.
Nadia B