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Algérie : le RCD dénonce un “acharnement systématique” du pouvoir

  • cfda47
  • 2 oct.
  • 2 min de lecture
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Le parti d'opposition voit son université d'été interdite. Il accuse les autorités de pratiquer une "liberté sélective" réservée aux formations acquises au système.  


Une fois de plus, l'université d'été du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) n'aura pas lieu. Le pouvoir a interdit la tenue de cette rencontre politique, annuelle et traditionnelle pour ce parti d'opposition. Dans un communiqué publié ce jeudi, son président Atmane Mazouz dénonce "la continuité d'une politique assumée de mise au ban de toute voix libre et indépendante en Algérie".  


La litanie des interdictions s'allonge. Alger, Khenchela, Tizi-Ouzou, Boumerdès, Sétif, Bouira, Batna, Béjaïa : dans toutes ces wilayas, les activités du RCD ont été empêchées ces dernières années. S'y ajoutent des fermetures arbitraires de sièges locaux et le harcèlement de militants, selon le parti.

"En violation flagrante de la loi et des règles les plus élémentaires de la vie politique", insiste Atmane Mazouz.  

Mais l'entrave ne se limite pas au terrain. Le RCD dénonce aussi une "asphyxie financière unique en son genre". Depuis 2019, affirme-t-il, l'État refuse de verser les redevances réglementaires dues au parti, alors que d'autres formations, proches du régime, reçoivent "généreusement" des subventions.

"Le RCD est ainsi le seul parti agréé à subir cette double sanction : l'interdiction d'exister dans l'espace public et le refus de ses droits légaux prévus par la loi", dénonce son président.  

À quelques kilomètres des sièges fermés, le discours officiel célèbre pourtant le pluralisme. Le chef de l'État Abdelmadjid Tebboune affirme que l'action des partis est “nécessaire” pour le pays. Mais seuls "les appendices du régime", à savoir FLN, RND, El Bina, mais aussi le FFS, El Moustaqbal et Sawt Echaab "bénéficient d'une liberté totale d'activité, sous les projecteurs médiatiques et avec les moyens de l'État", selon le communiqué du RCD.  


Cette "liberté sélective", sépare les partis tolérés des partis réprimés. D'un côté, ceux qui acceptent le jeu du pouvoir. De l'autre, ceux qui le contestent. Le RCD, formation laïque et démocrate née en 1989, paie son refus historique de la compromission. Exclu de fait de l'espace politique légal, il reste l'un des rares partis à porter une parole critique sur le fonctionnement du pouvoir algérien.  


"La prétendue ‘’Nouvelle Algérie’’ se dévoile pour ce qu'elle est : une nouvelle utopie autoritaire", écrit Atmane Mazouz. Derrière les slogans officiels vantant le renouveau démocratique, "il n'y a que le retour des vieux réflexes : censurer, interdire, bâillonner, réprimer".  


Le parti a déposé un recours devant le tribunal administratif. Une nouvelle demande pour tenir l'université d'été dans un autre lieu, à Alger cette fois, a également été formulée. Sans grande illusion. "Le pouvoir peut fermer des salles, mais il ne pourra jamais fermer les consciences", conclut le communiqué.  

 

Amine B.  

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