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Algérie: les expulsions massives de migrants vers le Niger ont pris de l'ampleur en 2024

  • cfda47
  • 14 janv.
  • 2 min de lecture

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Au moins 31404 personnes plus un nombre non-spécifié ont été expulsées d’Algérie à la frontière du Niger pendant l’année 2024, selon les observations d’Alarme Phone Sahara. Un nombre qui dépasse tous les chiffres documentés des années précédentes, notamment en 2023, où 26031 personnes ont été expulsées.


Entre août et décembre 2024, au moins 11 606 personnes ont été expulsées d'Algérie vers le Niger, selon un rapport détaillé d'Alarme Phone Sahara (APS). Parmi ces expulsions, l'ONG distingue deux types de convois : les “convois officiels” basés sur un accord bilatéral de 2014 entre l'Algérie et le Niger, concernant principalement des ressortissants nigériens, et les “convois non-officiels” qui touchent des migrants d'autres pays d'Afrique subsaharienne.

 

L'ONG rapporte des cas particulièrement alarmants, notamment “5 personnes décédées après l'expulsion d'Algérie, étant abandonnées dans le désert à la frontière algéro-nigérienne entre Point Zéro et Assamaka entre le 9 et 13 mai 2024”. Les personnes expulsées lors des convois non-officiels sont contraintes de “marcher 15km jusqu'au village frontalier d'Assamaka” après avoir été abandonnées au “Point Zéro”.

 

Cette intensification des expulsions s'inscrit dans un contexte régional particulier. En avril 2024, “les États tunisien, algérien et libyen ont lancé une nouvelle alliance maghrébine” visant à restreindre les mouvements migratoires transsahariens. Cette coordination s'effectue “en étroite coordination avec les acteurs européens”.

 

Une situation humanitaire préoccupante

 

Les personnes expulsées se retrouvent souvent bloquées dans la région d'Agadez au Nord du Niger. Bien que l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) gère plusieurs “centres d'accueil”, de nombreux migrants se retrouvent sans solution d'hébergement “en raison des capacités d'accueil limitées et vivent dans la rue ou dans ce que l'on appelle des ghettos de migrants”.

 

Les chiffres des expulsions montrent une proportion significative de personnes vulnérables. Par exemple, lors d'un convoi officiel le 27 août 2024, sur 1018 personnes expulsées, on comptait “38 femmes adultes, 787 hommes, 86 filles mineures et 107 garçons mineurs”.

 

Face à cette situation, Alarme Phone Sahara appelle à l'arrêt des expulsions vers les zones désertiques et demande “l'aide humanitaire digne et suffisante pour tous les migrants et les réfugiés bloqués au Niger”. L'ONG plaide également pour “l'ouverture des voies humanitaires sûres” et “l'abolition des accords d'expulsions et de contrôle migratoire” entre les pays concernés.


Sophie K

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