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Algérie : Le journaliste Saad Bouakba condamné à la prison avec sursis

  • cfda47
  • il y a 2 minutes
  • 2 min de lecture
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Le tribunal de Bir Mourad Raïs a tranché ce jeudi dans l'affaire opposant le journaliste Saad Bouakba à la famille de l'ancien président Ahmed Ben Bella. Jugé pour “atteinte à la mémoire d'un héros national”, l'ancien chroniqueur d'El Khabar écope d'une peine assortie du sursis et retrouve la liberté après une semaine en détention provisoire.  


Saad Bouakba quittera dès ce soir la prison de Kolea. Le verdict est tombé tard dans la soirée, après une journée d'audience marathon qui a tenu en haleine le milieu de la presse algérienne. Le tribunal l'a condamné à trois ans de prison avec sursis, une décision qui lui permet de sortir immédiatement puisqu'il était détenu depuis le 27 novembre dernier.  


Le directeur de la chaîne Vision TV n'échappe pas non plus aux sanctions : un an avec sursis. Mais surtout, la justice ordonne la fermeture de la chaîne privée, un coup dur pour ce média qui avait accueilli les chroniques du journaliste.  


L'affaire remonte à des propos tenus sur le plateau de Vision TV. La fille d'Ahmed Ben Bella, figure tutélaire de l'indépendance algérienne et premier chef d'État du pays, y a vu une insulte à la mémoire de son père. Elle a saisi la justice en invoquant l'article 148 du code pénal, qui protège l'image des héros de la révolution et punit toute atteinte à leur honneur.  


Les audiences se sont déroulées dans une atmosphère tendue, avec une forte mobilisation de journalistes et de confrères venus soutenir Bouakba. Plusieurs avocats se sont relayés à la barre jusqu'à 20 heures pour défendre le chroniqueur. Leur argumentaire s'est construit autour de la liberté d'expression. Ils ont nié toute volonté de leur client de salir la réputation d'une icône nationale.  


Le procureur, lui, voyait les choses autrement. Pour l'accusation, les mots prononcés dépassaient le cadre du débat légitime et constituaient bel et bien une offense.  


Avec cette décision, la justice algérienne tranche un litige qui pose, au-delà du cas individuel, la question des limites du commentaire politique et historique dans un pays où certaines figures restent intouchables par la loi.  


Sophie K  


 
 
 

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