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Algérie : quand l’exil d’un militant entraîne la persécution de sa famille

  • cfda47
  • 26 sept.
  • 2 min de lecture
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Saïd Salhi fait partie des figures de défense des Droits de l’Homme en Algérie. Pour fuir la répression, il a quitté l’Algérie en 2022 pour se réfugier en Belgique où il bénéficie du droit d’asile. Comme beaucoup d’activistes et de militants politiques, Saïd Salhi, qui était vice-président de l’une des trois ailes de la Ligue algérienne de Défense des Droits de l’Homme (LADDH), une organisation dissoute par les autorités algériennes, a été condamné l’an dernier à une peine de 2 ans de prison, assortie d’une amende de 200 000 DA. C’est un fait habituel pour des centaines d’Algériens qui sont sortis dans les rues du pays en 2019 et même après pour réclamer plus de démocratie et vivre dans un pays plus démocratique.


Mais voilà ; la condamnation par contumace à une peine privative de liberté et l’exil forcé n’ont pas mis fin au calvaire de l’homme dont une bonne partie de la vie est consacrée à la défense des droits de l’Homme dans son pays. N’étant pas contentes de ne pas pouvoir mettre Saïd Salhi en prison, les autorités algériennes se sont mises depuis quelque temps à s’en prendre à sa famille.


Ses frères, son père, vieux et malade, font l’objet d’un harcèlement de la part des autorités. Ils sont constamment convoqués par le commissariat de police d’Akbou, dans la wilaya de Béjaïa, lieu de naissance du militant et de résidence de ses parents. Des sources proches de la famille décrivent une véritable persécution. Les frères de Saïd Salhi sont en effet soumis à un véritable interrogatoire.

« Les policiers veulent savoir où se trouve Saïd Salhi, ses fréquentations… Or, ils savent qu’il est en exil et qu’il est protégé par le droit d’asile », commente un proche.

Pire, les policiers obligent les proches du militant exilé à signer des procès-verbaux d’audition ! Pourtant, « la famille n’a rien à voir avec les activités de Saïd », s’indigne un proche des Salhi qui atteste que les frères du défenseur des Droits de l’Homme « ne sont même pas engagés politiquement ! ».


Condamné en exil, traqué par procuration : le calvaire de Saïd Salhi

La situation est tellement insupportable que la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits humains, Mary Lawlor, a réagi.

« Les intimidations doivent cesser, et Saïd Salhi doit bénéficier d’une protection effective. », a-t-elle écrit.

Le concerné n’a pas réagi publiquement, craignant sans doute pour la sécurité de sa famille. Pourtant, Saïd Salhi ne fait pas partie de ces activistes qui écument les plateaux de télévisions européennes pour s’attaquer aux autorités algériennes. A partir de son exil, il continue de plaider la cause des défenseurs des droits de l’Homme en Algérie et d’alerter sur la situation des droits de l’Homme dans son pays. Un engagement sain et qui ne nuit à personne sauf aux tenants d’un régime autoritaire.


La défense des droits humains face à l’acharnement

Saïd Salhi n’est pas le seul militant dont la famille subit les représailles des autorités. De nombreuses familles de détenus et de militants se sont plaintes de descentes policières pour exercer une pression supplémentaire sur le principal concerné, le militant. Cela a également touché d’autres activistes réfugiés en Europe, sans grand succès.


Essaïd Wakli

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