Ali Dilem: Un crayon contre la censure
- cfda47
- 9 mai
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Ali Dilem, célèbre caricaturiste algérien, est confronté à une série de procès en diffamation intentés par les autorités Algériennes. À ce jour, il cumule plus de cinquante affaires judiciaires liées à ses dessins satiriques. Son travail, souvent critique envers le pouvoir, lui a valu de nombreuses condamnations, dont neuf années de prison au total.
À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, il est essentiel de mettre en lumière les figures qui incarnent la lutte pour l’expression libre. Parmi elles, Ali Dilem, caricaturiste algérien, s’est imposé comme une voix incontournable, défiant les pressions et les menaces pour défendre son droit à dessiner. Son style audacieux lui vaut rapidement une reconnaissance, mais aussi des procès en diffamation et des menaces de mort.
Né en 1967 à El Harrach, Ali Dilem a débuté sa carrière dans les années 1990, une période où l’Algérie était secouée par une guerre civile meurtrière.
Entre pressions, menaces et engagement pour la liberté d'expression
Depuis les années 2000, des amendements au Code pénal algérien, surnommés "amendements Dilem", prévoient des peines de prison ferme pour les journalistes et caricaturistes qui offensent le président ou les institutions de l’État. Malgré ces obstacles, Dilem a reçu une vingtaine de prix internationaux, dont le prestigieux Cartoonists Rights Network’s Award for Courage in Editorial Cartooning.
Ali Dilem est une figure emblématique du dessin de presse, connu pour son ton mordant et son engagement indéfectible en faveur de la liberté d’expression. Son parcours reflète les défis permanents auxquels sont confrontés les journalistes et caricaturistes en Algérie, notamment face aux restrictions et aux pressions judiciaires.
Son travail, souvent incisif et critique envers le pouvoir, lui a valu des dizaines de procès, mais aussi une reconnaissance internationale. Son engagement au sein de Cartooning for Peace, aux côtés d’autres grands caricaturistes, souligne son rôle dans la défense du journalisme indépendant à travers le monde.
Le fait qu’il ait été fait chevalier des arts et des lettres en 2010 témoigne de l’impact culturel et politique de son œuvre. Son influence dépasse largement les frontières de l’Algérie, et il reste l’un des dessinateurs les plus marquants de la presse francophone.
Un combat permanent pour la liberté d’expression
Né le 29 juin 1967 à El Harrach, en Algérie, Ali Dilem a étudié à l’École nationale des beaux-arts d’Alger. Il commence sa carrière en 1989 au journal Alger Républicain, avant de rejoindre Le Matin en 1991 et Liberté en 1996. Son style incisif et son humour mordant lui valent rapidement une grande popularité.
Dilem a été menacé de mort à plusieurs reprises par des groupes islamistes durant la guerre civile algérienne (1990-1998). En 2001, des amendements au Code pénal algérien, surnommés "amendements Dilem", ont été introduits pour sanctionner les journalistes et caricaturistes critiquant le pouvoir. Il a cumulé plus de cinquante procès en diffamation et a été condamné à neuf années de prison au total. En 2004, une fatwa a même été lancée contre lui dans toutes les mosquées algériennes.
Malgré ces menaces, il a continué à publier ses caricatures, refusant de céder à la censure. Il a été contraint de quitter temporairement l’Algérie à plusieurs reprises, notamment après l’assassinat de son ami et collègue Saïd Mekbel en 1995. Cependant, il n’a jamais officiellement annoncé un exil définitif et continue de travailler pour des médias internationaux comme TV5Monde et Charlie Hebdo.
Un symbole de résistance
Aujourd’hui, Ali Dilem continue de croquer l’actualité avec son humour incisif, dénonçant les dérives autoritaires et les atteintes à la liberté de la presse. Son parcours illustre les défis auxquels sont confrontés les journalistes et caricaturistes dans les régimes répressifs. À travers son crayon, il rappelle que la liberté d’expression est un droit fondamental, à défendre coûte que coûte.
Aujourd’hui, il vit toujours en Algérie, où il poursuit son travail malgré les nombreuses pressions judiciaires et les procès en diffamation intentés contre lui. Son engagement reste un symbole fort de la lutte pour la liberté d’expression dans le pays.
En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, son histoire résonne comme un appel à protéger ceux qui, par leurs mots et leurs dessins, refusent de se taire.
Yacine M
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