Arrestation de DJ Rafiq: Quand les réseaux sociaux attisent les tensions entre l’Algérie et la France

La police française a arrêté ce mercredi l’influenceur algérien Rafik Meziane, connu sur TikTok sous le pseudonyme de “DJ Rafiq”, pour “incitation à des actes de violence sur le territoire français”. Cette arrestation, qui s’inscrit dans une série d’interpellations d’influenceurs algériens en France, soulève des interrogations sur les tensions croissantes autour de la liberté d’expression et des discours en ligne.

Selon les autorités françaises, Rafik Meziane, suivi par plus de 36 000 personnes sur TikTok, a été appréhendé dans le 13e arrondissement de Paris. Dans un tweet, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a salué le travail des enquêteurs et des forces de l’ordre en déclarant :

« Ne rien laisser passer. »

Cependant, des médias français rapportent que l’état de santé de l’influenceur ne permet pas une mise en détention provisoire. Il sera donc convoqué ultérieurement pour répondre à ces accusations.

Des publications sur les réseaux sociaux ont révélé que l’arrestation s’est déroulée alors que “DJ Rafiq” était en direct sur TikTok, captant ainsi l’attention de milliers de spectateurs en temps réel.

Depuis le début du mois de janvier, Rafik Meziane est le cinquième influenceur algérien arrêté en France pour des accusations similaires. Parmi eux figure Mehdi B, un autre influenceur suivi par plus de 830 000 personnes sur TikTok, qui a été arrêté le 17 janvier pour “apologie de terrorisme et incitation à la violence”. Selon le journal Le Figaro, Mehdi B aurait menacé de poser une bombe au ministère de la Défense français, conduisant les autorités de la préfecture de Seine-Saint-Denis à émettre un arrêté d’expulsion à son encontre.

Parmi les autres influenceurs arrêtés figurent Youssef Aziria alias “Youssef Zazo”, arrêté à Brest, Imad Tantan, interpellé à Grenoble, Boualem Bousmaha, connu sous le pseudonyme de “Doualman”, arrêté à Montpellier.

Ces arrestations s’inscrivent dans un contexte déjà tendu entre l’Algérie et la France, notamment autour du cas de Boualem Bousmaha surnommé “Doualman”, cet influenceur a été expulsé par la France, mais son entrée en Algérie a été refusée par les autorités algériennes, mettant en lumière des désaccords diplomatiques majeurs. L’Algérie a justifié son refus en invoquant le fait que Bousmaha réside en France depuis 36 ans, dispose d’une carte de séjour depuis 15 ans et a une famille française.

Le ministre français de l’intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé cette décision comme une tentative d’humilier la France, ajoutant une nouvelle couche de tensions dans les relations bilatérales.

Pour certains observateurs, cette vague d’arrestations illustre une répression accrue des discours perçus comme menaçants sur les réseaux sociaux, tandis que pour d’autres, il s’agit d’une réponse nécessaire à des propos dangereux. La ligne entre liberté d’expression et incitation à la violence reste floue, d’autant plus dans un climat où les relations franco-algériennes sont déjà complexes.

Tania Aksel