Dans le cadre de la campagne nationale #أطلڤوهم visant à libérer les 228 détenus d'opinion, la lumière est cette fois mise sur Kamira Nait Sid, figure du mouvement amazigh.
Originaire du village de Tifilkout dans les montagnes de Kabylie, Kamira a très tôt été sensibilisée à l'engagement politique par sa mère, ancienne révolutionnaire. Surnommée “la doyenne” par ses pairs, son engagement remonte au collège, puis à l'université de Tizi-Ouzou au sein des comités estudiantins dans les années 90 tumultueuses.
Férue de démocratie, Kamira s'investit dans diverses associations avant de rejoindre le Mouvement culturel berbère, matrice de son militantisme. En 2001, elle rejoint naturellement les Âarchs, né du Printemps noir kabyle. Mais déçue par les luttes intestines, elle fonde en 2003 avec d'autres femmes le Collectif du Printemps noir, dont elle est toujours présidente.
Ancrée dans sa région, la Kabylie, Kamira n'en défend pas moins la cause amazighe sur la scène internationale, plaidant aux Nations Unies contre les discriminations. Membre du Congrès mondial amazigh, elle milite également au sein de l'IPACC, le Comité de coordination des peuples autochtones d’Afrique.
Las, le 24 août 2021, Kamira est enlevée à son domicile par les forces de l'ordre, détenue au secret puis incarcérée à la prison de Koléa pour de graves chefs d'accusation liés au terrorisme.
Condamnée à 3 ans de prison, cette ardente défenseuse des droits amazighs et des femmes croupit toujours derrière les barreaux, au mépris des libertés fondamentales.
La Rédaction
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