Corruption: la condamnation d’Abdelkader Khomri, un tournant judiciaire
- cfda47
- 5 juin
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L'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdelkader Khomri, a été condamné à huit ans de prison ferme et à une amende d'un million de dinars par le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed. Cette condamnation fait suite à une enquête approfondie qui a révélé des détournements de fonds publics, des violations des règles de passation des marchés, ainsi que l’octroi d’avantages indus à des tiers.
L'affaire concerne notamment des projets de loisirs pour la jeunesse, où des fonds colossaux ont été détournés dans des transactions opaques, sans respect des procédures légales. Les montants impliqués sont estimés à plus de 600 milliards de centimes, avec des contrats attribués sans appel d’offres et des équipements importés à des prix largement surfacturés.
Cette condamnation s'inscrit dans une série de poursuites judiciaires visant à lutter contre la corruption en Algérie. D'autres responsables impliqués dans cette affaire ont également écopé de peines de prison. Une affaire qui marque un tournant dans la gestion des fonds publics et la transparence gouvernementale.
Depuis l’indépendance en 1962, l’Algérie a adopté un modèle étatique centralisé, où une élite restreinte contrôle les ressources et les décisions économiques. La corruption demeure un phénomène complexe qui trouve ses racines dans plusieurs facteurs historiques, économiques et politiques.
L’économie algérienne repose largement sur les hydrocarbures, ce qui a permis aux dirigeants de distribuer des privilèges et de renforcer leur contrôle sur l’économie. Le manque de transparence et de mécanismes de contrôle efficaces a facilité les abus et les détournements de fonds publics.
La distribution des postes et des marchés publics repose souvent sur des relations personnelles plutôt que sur la compétence. L’application des lois anticorruption reste limitée, et les sanctions contre les responsables impliqués sont souvent insuffisantes.
Les périodes de crise, comme la décennie noire des années 1990, ont renforcé les réseaux occultes et les pratiques illégales.
Ces facteurs ont contribué à faire de la corruption un véritable système de gouvernance, où l’autoritarisme et les pratiques illicites se renforcent mutuellement. Une situation qui continue d’avoir un impact sur le développement économique et social du pays.
Yacine M
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