Essais nucléaires: Alger réclame le traitement par la France des déchets qui "empoisonnent le Sahara"
- cfda47
- 1 févr.
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Dernière mise à jour : 3 févr.

L'Algérie entend réclamer à la France de décontaminer les sites de ses essais nucléaires dans le Sahara. En pleine tension entre Alger et Paris, un nouveau texte de loi algérien a inscrit l'obligation de la France à décontaminer le Sahara. Problème, les deux pays sont en réalité responsables de la remise en état des sites.
Alors que le torchon brûle entre nos deux pays depuis que la France a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, Alger remet sur la table un vieux contentieux avec Paris. Au cœur des tensions cette fois, les déchets des essais nucléaires menés par la France dans les années 50-60 dans le Sahara.
En pleine tension entre Alger et Paris, un nouveau texte de loi algérien a inscrit l'obligation de la France à décontaminer le Sahara. Entre 1960 et 1966, la France a effectué dix-sept essais nucléaires dans le Sahara algérien. Alger réclame le traitement par la France des déchets qui empoisonnent encore ces régions.
Mais en réalité, les deux pays sont responsables des essais nucléaires menés en partie après l'indépendance, explique Patrice Bouveret, cofondateur de l'Observatoire indépendant des armements.
"Des deux côtés, il n'y a pas de volonté réelle de travailler sur les conséquences pour essayer de les réduire", regrette-t-il au micro d'Europe 1.
Le dossier est ouvert depuis 2008, mais l'action a laissé place à l'instrumentalisation. "L'Algérie utilise beaucoup les questions mémorielles, et notamment les questions de la colonisation, pour éviter peut-être de prendre en charge ou de régler certains problèmes en interne. Or, la France ne peut pas aller en Algérie car l'Algérie est souveraine, donc elle ne peut pas y aller comme ça sans qu'il y ait un accord soit fait", assure-t-il.
Pour l'hebdomadaire "Le Point": "Onze des essais nucléaires, tous souterrains, sont postérieurs aux accords d'Évian de 1962, qui actaient l'indépendance de l'Algérie mais dont un article permettait à la France d'utiliser jusqu'en 1967 les sites du Sahara".
Le Figaro cite la ministre de l'Environnement algérienne, Nadjiba Djilali, qui estime que "la France "doit assumer pleinement ses responsabilités historiques, morales et juridiques dans l’élimination de ces déchets radioactifs et reconnaître l’énorme préjudice qu’il a causé à notre pays et aux populations d’Adrar, de Reggane, d’In Ekker et d’autres régions".
D'après le quotidien "Le Parisien", "cette demande de l’Algérie n’est, en réalité, pas nouvelle".
« Vous êtes devenus une puissance nucléaire et vous nous avez laissé des maladies », avait fustigé le président Abdelmadjid Tebboune fin décembre.
"Venez nettoyer, nous n’avons que faire de votre argent. Je ne laisserai pas tomber la mémoire, je ne demande rien, ni euro ni dollars, mais la dignité de nos ancêtres et de nos citoyens."
La rédaction/L'AFP



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