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Journée nationale de la presse en Algérie : célébrer quoi, au juste ?

  • cfda47
  • il y a 13 heures
  • 2 min de lecture

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Chaque 22 octobre, l’Algérie célèbre sa « Journée nationale de la presse ». Une date censée honorer les journalistes, leur rôle dans la société, leur contribution à la démocratie. Mais que reste-t-il de cette promesse, sinon une cérémonie creuse, vidée de sens, où l’on distribue des prix pendant que d’autres croupissent en prison pour avoir exercé ce même métier ?


La Journée nationale de la presse en Algérie, célébrée chaque 22 octobre, oscille entre hommage officiel et réalité répressive, révélant un profond décalage entre discours et pratiques.


Une célébration en trompe-l’œil

Dans les salons feutrés, les discours officiels se succèdent, saluant le « rôle crucial » des médias dans la construction nationale. Pourtant, sur le terrain, les journalistes indépendants font face à la censure, à l’intimidation, à la précarité. Les titres critiques sont étranglés

économiquement, les voix dissidentes bâillonnées, les procès se multiplient. La presse algérienne, jadis foisonnante et combative, est aujourd’hui amputée de ses plumes les plus libres.


Le journalisme réduit à l’alimentaire

Dans ce climat, beaucoup de journalistes n’ont d’autre choix que de se replier sur une pratique alimentaire du métier : reprendre les dépêches officielles, éviter les sujets qui fâchent, se fondre dans le consensus. Le journalisme devient alors un simulacre, une fonction administrative, loin de sa vocation première : informer, questionner, déranger.


Une profession en deuil

Comment fêter la presse quand des confrères comme Abdelwakil Blamm sont derrière les barreaux pour avoir simplement fait leur travail ? Comment parler de liberté quand l’autocensure devient un réflexe de survie ? Cette journée, pour nombre de journalistes, n’est pas une fête mais un deuil. Celui d’un métier trahi, d’une parole confisquée, d’un idéal piétiné.


Refuser l’amnésie

Refuser de célébrer cette journée, c’est refuser l’amnésie. C’est rappeler que le journalisme ne peut se réduire à des courbettes devant le pouvoir. C’est affirmer que l’honneur de ce métier réside dans l’insoumission, la rigueur, la quête de vérité. C’est aussi rendre hommage à celles et ceux qui, malgré tout, continuent à écrire, à enquêter, à témoigner — souvent dans l’ombre, parfois au péril de leur liberté.


Une presse libre ou pas de presse

Il ne peut y avoir de presse sans liberté. Et il ne peut y avoir de liberté sans journalistes libres. Tant que cette équation ne sera pas respectée, la « Journée nationale de la presse » restera une mascarade. Une date de plus sur le calendrier, mais une blessure ouverte dans la conscience de celles et ceux qui croient encore à la noblesse de ce métier.


Nadia B

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