EuroMed interpelle l’UE sur les droits humains pour une Méditerranée juste
- cfda47
- 17 oct.
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Dernière mise à jour : 19 oct.

Lors d’une conférence de presse tenue au Parlement européen, Moataz El Fegiery, vice-président d’EuroMed Droits, a lancé un appel clair : les droits humains ne doivent plus être relégués aux marges de la politique euro-méditerranéenne, mais en constituer le cœur battant. Cette déclaration intervient dans le cadre du processus de consultation du nouveau Pacte pour la Méditerranée, piloté par l’Institut Européen de la Méditerranée (IEMed) avec le soutien de la Commission européenne.
Le Pacte est perçu comme une opportunité pour dépasser les tensions liées à l’accord d’association UE-Algérie, souvent critiqué pour son déséquilibre.
Des acteurs comme Diego Mellado Pascua, ambassadeur de l’UE en Algérie, ont souligné la nécessité d’un partenariat d’égal à égal, où les intérêts des deux parties sont respectés.
Un Pacte en quête de sens
Le Pacte pour la Méditerranée se veut une refonte du partenariat entre l’Union européenne et son voisinage sud. À travers les Cercles EuroMeSCo, des dizaines d’acteurs de la société civile, chercheurs et journalistes ont été invités à formuler des propositions pour un cadre plus équitable, plus inclusif — mais les critiques persistent.
« Les droits humains ne peuvent être un simple volet technique. Ils doivent guider l’ensemble des politiques migratoires, économiques et sécuritaires », a affirmé Moataz El Fegiery.
Coopération ou instrumentalisation ?
EuroMed Droits dénonce une approche utilitariste des droits humains dans les accords de coopération, notamment en matière de contrôle des frontières et de gestion migratoire. L’organisation appelle à une révision profonde des priorités de l’UE, où la dignité humaine ne serait plus sacrifiée sur l’autel de la stabilité ou des intérêts économiques.
Cette critique fait écho aux tensions persistantes autour de l’accord d’association UE-Algérie, souvent perçu comme déséquilibré et peu respectueux des dynamiques locales.
Une Méditerranée de justice et de mémoire
Au-delà des enjeux techniques, l’intervention d’El Fegiery s’inscrit dans une dynamique transnationale de mobilisation pour une Méditerranée fondée sur la justice, la mémoire et la solidarité. Elle résonne avec les luttes des ONG, des journalistes et des citoyens engagés contre les violences aux frontières, les détentions arbitraires et les politiques de refoulement.
Vers une mobilisation citoyenne
Pour les médias des droits humains, cette prise de parole est une opportunité de relancer le débat sur les fondements éthiques du partenariat euro-méditerranéen. Elle invite à une vigilance accrue sur les mécanismes de coopération, à une mise en lumière des récits invisibilisés, et à une mobilisation collective pour replacer la dignité humaine au centre des politiques publiques.
Nadia B



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