Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), le Directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a condamné le « carnage » causé par les frappes aériennes israéliennes en représailles aux attaques du Hamas du 7 octobre dernier.
« L'OMS est extrêmement préoccupée par la pression insupportable que l'escalade des hostilités fait peser sur les quelques hôpitaux de Gaza qui restent ouverts, alors que la majeure partie du système de santé a été décimée et mise à genoux », a déclaré le chef de l'OMS hier, lundi.
Dans son propre message sur les réseaux sociaux, M. Casey de l'OMS a décrit la situation à l'hôpital Al-Aqsa comme un « bain de sang ». Il a montré un garçon de 9 ans, Ahmed, qui agonisait sur le sol de l'établissement après avoir subi de terribles blessures dues à une explosion alors qu'il traversait la rue, près de Nuseirat.
« Nous avons vu des enfants, des femmes, des jeunes hommes, des vieillards et des femmes, des gens qui se vidaient de leur sang », a-t-il déclaré, précisant que les patients ne pouvaient pas être facilement envoyés ailleurs pour recevoir des soins vitaux.
« Il y a du sang partout dans ces hôpitaux en ce moment. Nous ne voyons pratiquement que des cas de traumatismes, et à une échelle difficile à croire. C'est un bain de sang, comme nous l'avons déjà dit, c'est un carnage », a déploré le Sean Casey.
Ce développement fait suite à une visite conjointe de l'OMS et des agences partenaires des Nations Unies à l'hôpital Al-Aqsa, le jour de Noël, afin d'évaluer les besoins après les frappes dans la zone centrale de Gaza le week-end dernier.
Bien que l'hôpital Al-Aqsa dispose de fournitures médicales et de carburant pour faire fonctionner les générateurs, M. Casey a confirmé que l'établissement accueillait beaucoup plus de patients que sa capacité en lits et son personnel ne le permettaient, ce qui signifie que de nombreux blessés ne survivraient pas à l'attente d'un traitement.
Cette situation se produit dans toute la bande de Gaza, a poursuivi le responsable de l'OMS, qui s'exprimait depuis le Centre conjoint d'opérations humanitaires des Nations Unies à Rafah, dans le sud, qui fait également office d'établissement médical.
« Il n'y a aucun endroit sûr à Gaza », a poursuivi le Coordonnateur ajoutant qu’ « À Rafah, devant la porte de ce bâtiment, à 50 mètres de l'endroit où je suis assis, il y a un camp de milliers de personnes qui ont été installées ici... Elles sont dans des abris en plastique, des abris en bâche plastique juste devant la porte. Hier soir, nous avons entendu des combats presque toute la nuit et des rapports nous sont parvenus dans la journée d'aujourd'hui faisant état d'un grand nombre de blessés dans les hôpitaux du sud ».
La capacité des hôpitaux de Gaza représente environ 20 % de ce qu'elle était avant l'escalade du 7 octobre, mais « presque tous » les services hospitaliers ont cessé de fonctionner, a expliqué le responsable de l'OMS, « soit parce que les installations elles-mêmes ont été touchées, soit parce que le personnel a été contraint de fuir, soit parce qu'il n'y a plus d'électricité, soit parce qu'il n'y a plus de fournitures médicales, soit parce que le personnel n'a pas pu y accéder ».
Faisant le point sur les patients gravement malades du nord de la bande de Gaza qui, selon lui, « attendent de mourir » dans une église située dans l'enceinte d'un hôpital, M. Casey a indiqué que beaucoup d'entre eux « dormaient encore sur les bancs de l’église » lundi. Le niveau de destruction « est si incroyable, si important que les routes sont pleines de décombres », a-t-il poursuivi, soulignant les difficultés logistiques pour atteindre les plus vulnérables.
« Nous devons encore faire plus pour essayer de déplacer ces patients, mais les options deviennent de plus en plus limitées à mesure que les installations sanitaires deviennent moins accessibles et que les travailleurs de la santé eux-mêmes sont déplacés », a-t-il déclaré.
Selon le ministère de la santé de Gaza, au moins 20.000 personnes auraient été tuées dans la dernière escalade en date.
Par ailleurs, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a indiqué que le nombre de propriétés palestiniennes démolies et les déplacements qui en découlent en Cisjordanie occupée ont atteint un niveau record.
Les dernières données de l'OCHA indiquent que 1.094 structures ont été démolies depuis le début de l'année et que 2.127 personnes ont été déracinées, un record égalé seulement en 2016, lorsque plus de 1.500 personnes avaient été déplacées.
La rédaction/ONU