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«Houaria», le roman qui a tué son éditeur: MIM ferme ses portes

Les éditions MIM, pilier de la scène littéraire algérienne, ont brutalement annoncé la cessation de leurs activités ce mardi 16 juillet. Cette décision choc intervient dans le sillage d'une polémique virulente autour du roman « Houaria » d'Inaam Bioud, lauréat du prestigieux prix Assia Djebar.

 

Dans un communiqué lapidaire, la maison d'édition jette l'éponge, évoquant « l'inutilité de combattre l'absurde ». Ce geste radical soulève de vives inquiétudes quant à l'avenir de la liberté d'expression dans le pays.

 

La controverse, qui a enflammé les réseaux sociaux, a opposé les défenseurs de la liberté artistique aux gardiens autoproclamés de la morale. Le roman de Bioud, salué pour son audace par certains, a été vilipendé pour son contenu jugé "vulgaire" par d'autres.

 

Cette affaire met en lumière les tensions qui traversent la société algérienne. Elle révèle un profond malaise face à une littérature qui ose aborder des sujets tabous et bousculer les conventions.

 

La disparition de MIM éditions pourrait avoir des répercussions dévastatrices sur le paysage éditorial algérien. Qui osera désormais publier des œuvres controversées ? Cette fermeture risque d'encourager l'autocensure chez les auteurs et les éditeurs.

 

L'écrivain Wassiny Laaredj, soutien de Bioud, dénonce « les nouveaux janissaires » qui, selon lui, menacent la création littéraire. À l'opposé, des voix comme celle de Tayeb Sayad remettent en question la qualité même de l'œuvre primée.

 

Le jury du prix Assia Djebar, par la voix d'Amna Belaala, défend son choix, soulignant la capacité du roman à dépeindre une réalité sociale crue. Mais cette justification n'a pas suffi à calmer les esprits.

 

La fermeture de MIM éditions pose une question cruciale : l'Algérie est-elle prête à assumer une littérature qui dérange ? La réponse, pour l'heure, semble négative.

 

Cette affaire dépasse le simple cadre littéraire. Elle illustre les défis auxquels fait face une société tiraillée entre tradition et modernité. La disparition de MIM éditions pourrait bien marquer un tournant dans l'histoire culturelle algérienne.

 

L'onde de choc de cette décision se fera sentir bien au-delà des frontières du pays. Elle interroge sur la place de la création artistique dans les sociétés en mutation et sur les limites de la liberté d'expression face aux pressions sociales et politiques.

 

Alors que le monde littéraire algérien est sous le choc, une question demeure : qui sera la prochaine victime de cette crispation culturelle ? L'avenir de la création littéraire en Algérie semble plus incertain que jamais.


Sophie K.

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