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Houria Sabri : le pouvoir algérien verrouille la société civile et la voix des disparus réduite au silence

  • cfda47
  • il y a 6 minutes
  • 2 min de lecture
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La société civile algérienne traverse une période de fortes turbulences. Les associations indépendantes, en particulier celles engagées dans la défense des droits humains et de la mémoire des disparus, subissent une pression croissante de la part des autorités. Houria Sabri, vice-présidente du Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (CFDA), dénonce une politique systématique d’étouffement.


Le pouvoir algérien combat les associations en les réduisant au silence par la loi, la répression et la délégitimation, et Houria Sabri en est une voix emblématique, reliant mémoire intime et résistance collective. Elle affirme que le pouvoir algérien mène une politique de répression contre les associations, en particulier celles qui défendent la mémoire des disparus et les droits humains.


Une voix issue de la mémoire des disparus

Houria Sabri connaît intimement le drame des disparitions forcées. Sa belle-mère a été enlevée dans les années 1990, au cœur de la décennie noire. Depuis, elle milite pour que la vérité soit faite et que les familles obtiennent justice. Mais son combat se heurte à un mur :

« Le pouvoir algérien combat les associations, il nous prive de moyens d’action et cherche à nous réduire au silence », affirme-t-elle.
Des lois restrictives et un climat de suspicion

Depuis plusieurs années, les autorités algériennes ont renforcé le cadre légal encadrant les associations. Les conditions d’enregistrement sont devenues draconiennes, les financements étrangers sont surveillés, et toute initiative indépendante est suspectée de menacer l’unité nationale. Les associations qui refusent de se plier au discours officiel sont accusées d’être manipulées par l’étranger.


Une société civile fragilisée

Cette stratégie a pour conséquence directe d’affaiblir la société civile. Les organisations de défense des droits humains, de mémoire et de justice sont marginalisées, leurs activités entravées, leurs militants parfois arrêtés. Les familles de disparus, déjà marquées par la douleur, voient leur combat pour la reconnaissance étouffé.


Un enjeu politique et symbolique

Au-delà des restrictions administratives, c’est la mémoire collective qui est en jeu. En empêchant les associations de travailler librement, le pouvoir algérien cherche à contrôler le récit national et à éviter toute remise en cause de son rôle dans les violences passées. Pour Houria Sabri, cette politique est une double négation : celle de la souffrance des familles et celle du droit des citoyens à s’organiser librement.


La dénonciation de Houria Sabri met en lumière une réalité persistante : en Algérie, la société civile est perçue comme une menace plutôt que comme une force de proposition. En muselant les associations, le pouvoir prive les citoyens d’espaces de solidarité et de mémoire, tout en verrouillant le débat public. Mais la voix des familles de disparus, portée par des militantes comme Sabri, Dutour, Boucherf et d'autres, rappelle que la quête de vérité et de justice ne peut être effacée. Elle demeure un enjeu central pour l’avenir démocratique du pays.


Nadia B

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