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"Houris" de Kamel Daoud : Un roman algérien au rayonnement mondial

  • cfda47
  • 9 juil.
  • 4 min de lecture

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En remportant le Prix Goncourt 2024, Kamel Daoud marque une nouvelle étape dans la reconnaissance mondiale de la littérature algérienne contemporaine. Son roman Houris, puissant et poétique, explore les cicatrices de la décennie noire, période sanglante de la guerre civile en Algérie, à travers la voix intime d’une femme survivante. Ce récit, à la fois engagé, personnel et universel, transcende les frontières et questionne les traumatismes collectifs comme individuels. À l’international, le roman Houris a reçu un accueil critique très favorable, malgré les controverses en Algérie. Lauréat du prix Goncourt 2024, il a été salué en France pour sa puissance littéraire, sa profondeur historique, et son engagement mémoriel autour de la décennie noire.


Des médias comme Le Monde, France Inter et L’Obs ont souligné la qualité poétique du texte et son audace narrative, notamment dans la représentation du traumatisme féminin à travers le personnage d’Aube. Le roman est étudié dans plusieurs universités européennes comme exemple de fiction post-traumatique.


Cependant, cette reconnaissance s’accompagne d’un climat tendu : Daoud est visé par deux mandats d’arrêt internationaux émis par l’Algérie, qui l’accuse d’avoir violé la loi sur la réconciliation nationale et d’avoir utilisé sans consentement l’histoire d’une survivante de la guerre civile. En France, une procédure judiciaire est également en cours pour atteinte à la vie privée.


Malgré cela, Houris est en passe de dépasser les 100 000 exemplaires vendus, et son éditeur Gallimard défend fermement l’auteur, dénonçant une tentative de censure politique.


Une œuvre taboue mais saluée

En Algérie, Houris est vivement contesté. Le roman débute par une citation de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui interdit toute remise en cause officielle des violences des années 90. Ce geste littéraire courageux a valu à Daoud deux mandats d’arrêt internationaux émis par l’État algérien, ainsi que l’interdiction de participation à des événements culturels dans son pays natal. Malgré cela, Houris suscite un engouement critique en Europe, au Canada, au Liban et même aux États-Unis. Les cercles littéraires louent son audace narrative, sa finesse psychologique et son usage maîtrisé de la langue française.


En dehors de la France, Houris de Kamel Daoud a suscité un intérêt marqué dans plusieurs pays francophones et arabophones, mais aussi en Europe et en Amérique du Nord. Le roman est salué pour sa puissance narrative et sa capacité à briser le silence autour de la décennie noire algérienne, une période encore taboue dans de nombreux cercles politiques. Malgré les mandats d’arrêt internationaux émis par l’Algérie, la réception internationale de Houris confirme que la littérature peut transcender les frontières et les censures.


Réception internationale

Dans les pays francophones tels que la Belgique, la Suisse ou le Canada, le roman est au centre de lectures publiques, de débats sur la mémoire postcoloniale, et figure dans des programmes universitaires autour des récits post-traumatiques.


Des librairies indépendantes à Genève et Bruxelles ont mis Houris en avant dans leurs sélections de romans engagés. Des professeurs de Montréal et Bruxelles l’ont intégré à leurs séminaires sur la littérature des conflits. À Montréal, le roman a été présenté lors de lectures publiques et tables rondes sur la littérature francophone postcoloniale.


Dans le monde arabe et africain, notamment au Liban, en Tunisie et au Maroc, Houris est considéré comme un texte de résistance mémorielle, mettant en lumière les voix marginalisées de l’histoire algérienne. Au Liban, Houris est discuté dans des cercles littéraires comme un exemple de résistance par la fiction. En Tunisie et au Maroc, des critiques ont salué le courage de Daoud, tout en soulignant les tensions politiques que son œuvre ravive.


Aux États-Unis, le roman est actuellement en cours de traduction en anglais. Des revues comme World Literature Today et The Paris Review ont publié des extraits et des analyses, soulignant l’universalité des blessures évoquées dans le récit.


Un roman de mémoire et de courage

Houris dépasse largement le cadre national : il interpelle toute société confrontée à des zones d’ombre historiques et à la difficulté de transmettre la mémoire collective. Grâce à sa langue poétique, son personnage féminin poignant, et son regard sans concession, Kamel Daoud s’inscrit dans la lignée des auteurs qui font de la littérature un acte de vérité.


entre mémoire interdite, polémique judiciaire et engagement littéraire

Le roman Houris de Kamel Daoud dérange en Algérie car il ébranle plusieurs piliers du silence officiel autour de la décennie noire (1992–2002). En donnant la parole à une survivante d’un massacre islamiste, l’auteur transgresse la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui interdit toute critique de cette période tragique.


Le texte est accusé d’enfreindre la loi et a conduit à des mandats d’arrêt internationaux contre Daoud.


Par ailleurs, une polémique judiciaire secoue la sphère littéraire : une femme affirme que son histoire a été utilisée sans son consentement, aggravant les accusations. Mais ce qui choque également, c’est la critique virulente du patriarcat, de la misogynie religieuse et des violences faites aux femmes — des sujets encore sensibles dans le débat public algérien. Le roman détourne des symboles religieux comme l’Aïd pour en faire des métaphores de la barbarie, un geste interprété comme provocation.


Finalement, Houris s’impose comme une œuvre de mémoire et de vérité, qui refuse les amnésies imposées, dérange l’ordre établi, et provoque un débat essentiel sur la justice, la parole et l’identité.


La rédaction





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