Immigration en Grèce: la politique du visa de travail face aux réalités migratoires
- cfda47
- 19 janv.
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Un revirement inattendu se dessine dans la politique migratoire grecque. Le gouvernement hellénique annonce la délivrance de près de 90 000 visas de travail en 2025, marquant une inflexion surprenante par rapport à sa position traditionnelle sur l'immigration. Cette décision, dictée par une pénurie criante de main-d'œuvre, contraste spectaculairement avec la ligne dure maintenue envers les demandeurs d'asile depuis 2015.
Le paradoxe grec apparaît avec une netteté saisissante. D'un côté, Athènes déroule le tapis rouge aux travailleurs étrangers pour combler quelque 300 000 postes vacants dans des secteurs stratégiques. De l'autre, le pays maintient une politique de refoulements systématiques aux frontières, documentée par de nombreuses organisations internationales. Le Border Violence Monitoring Network a notamment recensé 89 incidents en 2020, touchant 4 500 personnes dont plus de la moitié étaient des mineurs.
Dans les détails, le plan prévoit 45 670 visas saisonniers et 41 670 visas longue durée, auxquels s'ajoutent 2 000 permis destinés aux profils hautement qualifiés. Le gouvernement cible principalement l'agriculture, le tourisme et la construction, secteurs en tension chronique. Des accords bilatéraux, notamment avec le Bangladesh et l'Égypte, ont déjà été conclus pour faciliter ces recrutements.
Cette dualité révèle les incohérences de la politique migratoire grecque. L'accueil sélectif de travailleurs étrangers contraste avec une politique de refoulement particulièrement sévère. Dans la mer Égée, l'organisation Mare Liberum e.V. a dénombré 321 refoulements en 2020, affectant près de 10 000 personnes. Une approche purement utilitariste de l'immigration émerge, où les besoins économiques priment sur les considérations humanitaires.
Sophie K/ Agences
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