Justice : Charafeddine Amara sous mandat de dépôt

L’ancien patron du groupe Madar, Charafedine Amara, a été mis sous mandat de dépôt, ce dimanche par le juge d’instruction près le pôle spécialisé dans les crimes économiques du Tribunal Abane-Ramdane à Alger. Il est soupçonné de corruption dans l’affaire de la gestion de la société algéro-émiratie de tabac, la Staem, une joint-venture entre l’Algérien Madar et une société émiratie. Le PDG de la STAEM a été également mis sous mandat de dépôt dans la même affaire.

Les services de sécurité ont commencé à enquêter sur le dossier des deux sociétés de tabac, à savoir la Satem et l’UTC, Union tobacco company, une autre joint-venture entre Madar et une autre société émiratie, dont la mission est de produire des cigarettes de la marque de l’ancienne SNTA. Ces dirigeants sont poursuivis, en plus d’autres responsables de l’administration et d’autres commerçants, pour « détournement de fonds » et trafic de tous genres.

Pour l’instant, il s’agit uniquement d’enquête policière. La justice est toujours au stade de l’enquête. Dans un premier temps, l’ancien PDG de l’UTC et gérant de la Staem, Zahir Khellaf, a été mis sous mandat de dépôt en septembre dernier avant que d’autres responsables des deux sociétés ne soient, eux aussi, touchés par les mesures judiciaires.

Issu de la société du phosphate, Charafeddine Amara s’est imposé, au fil des ans, comme l’un des patrons les plus en vue du secteur économique public. Il a fait de la holding Madar un fond d’investissements qui a bâti des entreprises dans des secteurs aussi différents que le transport maritime, le football et l’industrie agro-alimentaire. Il était tellement puissant qu’il fut désigné président de la Fédération algérienne de football (FAF) durant une année. Et même lorsque la justice a ouvert le dossier de la gestion de l’instance footballistique, l’ancien PDG de Madar a été épargné.

Essaïd Wakli