Un rapport accablant vient d'atterrir sur les bureaux de l'ONU, propulsant l'Algérie sous les projecteurs de la scène internationale des droits de l'homme. Au cœur de cette tempête diplomatique : l'incarcération de Drama Kemari, alias “Abla”, le 25 septembre 2024 à Touggourt. Cette affaire, loin d'être anodine, cristallise les tensions entre les aspirations démocratiques de la société civile algérienne et un appareil étatique accusé de museler toute voix dissidente.
Le document, d'une rigueur implacable, dissèque les circonstances de l'arrestation de cette employée de banque, transformée malgré elle en symbole de la liberté d'expression bafouée. Son crime ? Avoir osé dénoncer sur les réseaux sociaux “la corruption persistante, la souffrance humaine et la marginalisation” qui gangrènent le sud algérien. Une prise de parole qui lui a valu les foudres du tribunal de Ouargla, illustrant de manière flagrante la fragilité de l'État de droit dans le pays.
Le rapport ne se contente pas de narrer les faits. Il les confronte, avec une précision chirurgicale, aux engagements constitutionnels et internationaux de l'Algérie. Les articles 36 et 41 de la Constitution, censés être les remparts de la liberté d'expression, sont réduits à l'état de vœux pieux face à la réalité de la répression. Cette dichotomie entre le discours officiel et les pratiques sur le terrain est présentée comme le symptôme d'un mal plus profond : l'érosion progressive des libertés fondamentales dans le pays.
L'incarcération de Kemari n'est pas un cas isolé, mais la partie émergée d'un iceberg de répression. Le rapport dresse un tableau sombre d'une Algérie où militants, journalistes et simples citoyens critiques sont systématiquement réduits au silence. Cette stratégie du bâillon, loin d'étouffer la contestation, ne fait que cristalliser les tensions sociales, comme en témoigne la grève de la faim entamée par “Abla” derrière les barreaux.
En portant l'affaire devant l'ONU, les auteurs du rapport placent l'Algérie face à ses responsabilités sur l'échiquier international. Ils exhortent l'organisation à sortir de sa léthargie diplomatique et à exercer une pression tangible sur les autorités algériennes.
La Rédaction
Comments