top of page

L’Algérie mise sur l’anglais: Est-ce un pari gagnant si la presse anglophone ne suit pas ?

  • cfda47
  • il y a 1 jour
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 12 heures


Une analyse montre que la presse anglophone accorde moins d'attention aux événements en Algérie que la presse francophone, en raison de l'histoire coloniale et des liens historiques entre l'Algérie et la France.


Plusieurs études ont montré que la presse anglophone couvre moins les événements en Algérie que la presse francophone. Une analyse publiée sur Global Voice, souligne que les médias francophones accordent une attention plus soutenue aux manifestations et aux évolutions politiques en Algérie, tandis que la presse anglophone tend à les reléguer à un second plan.


Cette disparité s'explique en grande partie par l'histoire coloniale et les liens historiques entre l'Algérie et la France. Les médias francophones, notamment en France, ont un intérêt plus marqué pour les affaires algériennes, tandis que les médias anglophones, en particulier ceux basés aux États-Unis et au Royaume-Uni, se concentrent davantage sur d'autres régions du monde.


La couverture médiatique de l'Algérie dans la presse anglophone est influencée par plusieurs facteurs :


Facteurs historiques

L'Algérie a été une colonie française de 1830 à 1962, et la guerre d'indépendance (1954-1962) a laissé une empreinte durable sur les relations entre les deux pays. En conséquence, les médias francophones, notamment en France, suivent de près les affaires algériennes. En revanche, les pays anglophones, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, ont eu des interactions plus limitées avec l'Algérie, ce qui explique une couverture médiatique plus sporadique.


Priorités géopolitiques

Les médias anglophones tendent à concentrer leurs ressources sur des régions du monde où leur pays a des intérêts stratégiques majeurs. L'Algérie, bien qu'importante en Afrique du Nord, ne reçoit pas autant d'attention que le Moyen-Orient, la Chine ou la Russie. Cependant, des sujets comme le marché du gaz algérien, la stabilité régionale et les tensions diplomatiques peuvent parfois susciter un regain d'intérêt.


Langue et accès aux sources

Les journalistes anglophones ont moins de correspondants en Algérie et un accès limité aux sources locales, souvent disponibles uniquement en français ou en arabe. Cela peut limiter la diversité des reportages et la profondeur des analyses par rapport à la presse francophone.


L'Algérie a amorcé un virage vers l'anglais, réduisant progressivement l'usage du français. L'ambassadeur du Royaume-Uni en Algérie a affirmé que son pays soutiendrait cette transition en fournissant des ressources éducatives.


Évolution récente

Il y a eu quelques tentatives pour renforcer la couverture anglophone de l'Algérie, notamment avec la montée en puissance de certains médias arabophones traduisant leurs articles en anglais. De plus, des sujets comme la transition énergétique, les tensions régionales et les nouvelles technologies en Algérie commencent à attirer plus d'attention.


Le ministère de l'Enseignement supérieur a annoncé que l'anglais deviendrait la langue principale d'enseignement dans certaines disciplines universitaires dès la rentrée 2025-2026. Les facultés de médecine seront parmi les premières à adopter cette réforme. Pour accompagner cette transition, les enseignants doivent atteindre un niveau B2 ou C1 en anglais.


Un programme intensif de formation est en cours pour garantir une adaptation efficace. L'Algérie a également mis fin à l'aide française pour les écoles privées, marquant une rupture avec l'influence historique de la France dans le système éducatif.


Cette évolution reflète une volonté d'intégration dans un environnement international où l'anglais est dominant surtout le domaine des sciences, la technologie et les affaires. En l'adoptant davantage, l'Algérie cherche à renforcer son intégration dans les échanges mondiaux.


Historiquement influencée par la France, l'Algérie semble vouloir diversifier ses liens linguistiques et culturels. Plusieurs universités algériennes veulent adopter l'anglais pour améliorer leur visibilité et leur collaboration avec des institutions internationales.


Certaines institutions publiques commencent à utiliser l'anglais, en complément du français et de l'arabe. Les sociétés algériennes développent des formations pour permettre aux employés de maîtriser l’anglais.


Le pays veut attirer davantage d'investissements étrangers, et l'anglais est souvent un critère clé pour les multinationales.


Les défis à relever

Former suffisamment d'enseignants capables d'enseigner en anglais reste un défi majeur. Certains Algériens, habitués au français, pourraient trouver la transition difficile et il faudra du temps pour revoir entièrement les programmes afin d’intégrer l’anglais de façon efficace.


Beaucoup voient l’anglais comme une opportunité d’accéder à des ressources académiques internationales et d’améliorer leur employabilité. L’anglais est perçu comme un atout pour attirer les investissements étrangers et développer des collaborations avec des entreprises internationales.


Les chercheurs et universitaires considèrent ce changement comme un moyen d’améliorer la visibilité des travaux scientifiques algériens à l’échelle mondiale.


Une partie de la population reste attachée à la langue française, qui est historiquement et culturellement ancrée en Algérie. Certains citoyens, notamment les générations plus âgées, trouvent ce changement difficile à suivre. Il y a encore un déficit en formation et en matériel pédagogique pour faciliter l’apprentissage de l’anglais.


Certains considèrent que le renforcement de l’anglais est une manière de sortir de l’influence culturelle française, tandis que d’autres craignent que cela ne réduise le rôle de l’arabe dans certains secteurs.


Le gouvernement insiste sur une politique de trilinguisme, permettant à l’arabe, au tamazight et à l’anglais de coexister. L’Algérie semble donc chercher un équilibre entre son identité linguistique et son ouverture internationale.


Impact sur l’avenir

Le pays pourrait progressivement devenir plus anglophone, notamment dans les domaines scientifiques et économiques, tout en conservant une forte présence du français. Cela s’inscrit dans une stratégie de diversification linguistique et d’ouverture vers un monde plus globalisé.


La presse anglophone pourrait accorder plus d’attention à l’actualité algérienne si certains facteurs évoluent.


Nadia B


留言


bottom of page