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La LADDH, une voix dissoute mais pas résignée


La LADDH, une voix dissoute mais pas résignée
Le bureau de la LADDH à Alger

Alors que le 29 septembre 2022 marquait la dissolution de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), une étape tristement mémorable, des acteurs déterminés refusent de baisser les bras dans la lutte pour les droits humains en Algérie.


Cela fait maintenant presqu'un an jour pour jour que le tribunal administratif d'Alger a prononcé la dissolution de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH), l'une des principales organisations de défense des droits humains en Algérie. Cette décision controversée, prise le 29 septembre 2022 mais restée confidentielle jusqu'en janvier 2023, a provoqué une véritable onde de choc et une vague d'indignation aussi bien à l'échelle nationale qu’internationale.


« Les conditions et le procédé de cette mise à mort programmée de la plus ancienne organisation de défense des droits humains en Algérie, largement dénoncés au niveau national et international, feront date dans les annales judiciaires de notre pays », a déclaré d’emblée Maître Aïssa Rahmoune, coordinateur de la LADDH, dans un communiqué rendu public ce dimanche.


Face à ce coup dur porté à la société civile algérienne, les membres de la Ligue n'ont pas baissé les bras. Soutenus par leurs partenaires locaux et internationaux, ils ont pris l'initiative de créer début 2023 le Comité de sauvegarde de la LADDH (CS-LADDH) dans l'objectif de préserver l'héritage de cette organisation fondée en 1985 et de se battre pour sa réhabilitation.


Convaincus que leur engagement pour la promotion des droits humains « est absolument en conformité » avec l'histoire de lutte du peuple algérien pour son indépendance et sa liberté, ainsi qu’avec la Constitution et la Déclaration universelle des droits de l'Homme, les militants de la LADDH par la voix de son coordinateur, estiment que la dissolution de la Ligue a été motivée par « des arrière-pensées politiques fondées sur une conception erronée et biaisée du rôle et des missions d’une organisation des droits de l’Homme.»


Concrètement, le CS-LADDH entend préserver les archives et l'héritage de la Ligue, poursuivre son combat pour des droits humains universels et indivisibles, et mener des actions aux niveaux national et international pour rétablir la LADDH dans tous ses droits.


Si la tâche s'annonce ardue, les membres du comité sont déterminés. « Le chemin à parcourir sera sans doute long et semé d'embûches, à l'image du combat mené par la LADDH pendant plus de trente ans », reconnaît Me Aïssa Rahmoune.


« Mais notre motivation est intacte. Nous sommes convaincus que l'avenir de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme peut et doit redevenir prometteur », ajoute-t-il. 


La création de ce Comité de sauvegarde est un pas important pour préserver cet héritage et poursuivre le combat pour les droits humains et les libertés en Algérie. Même si l'horizon judiciaire reste bouché pour le moment, la mobilisation de la société civile algérienne et internationale laisse entrevoir des perspectives encourageantes pour l'avenir de la LADDH.



Sophie K.

 


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