Les filles de l'écrivain Boualem Sansal lancent un appel à l'aide à Emmanuel Macron

« Notre père, Boualem Sansal, à 80 ans. Il est malade. Il est écrivain. Et il est enfermé ». Alors que les tensions diplomatiques entre Paris et Alger reprennent de l’ampleur, les deux filles de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien condamné à cinq ans de prison en Algérie, lancent un appel à Emmanuel Macron.

C’est une lettre de détresse déchirante adressée au Président de la République, Emmanuel Macron, par les deux filles de l’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal, publiée dans une tribune parue dans Le Figaro. « Monsieur le Président de la République. N’oubliez pas notre père », écrivent les filles de l’écrivain.

Les relations entre Paris et Alger ont connu un nouveau regain de tension en début de semaine, replongeant dans l'incertitude les soutiens de Boualem Sansal condamné à cinq ans de prison sur le sol algérien. Ses filles lancent un appel à l'aide à Emmanuel Macron. « N'oubliez pas notre père », disent-elles dans une lettre publiée dans Le Figaro.

« Après cinq mois à espérer, à attendre, à croire encore en la lumière de la justice, nous nous sentons aujourd'hui obligées, en tant que filles (...), de nous adresser à vous », écrivent Nawal et Sabeha Sansal au président français, qualifiant cette demande de « dernier élan d'espoir ».

« J'ai entendu l'appel de ses deux filles », a réagi hier soir le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, sur TF1. « Et je veux les rassurer. Nous ne lâcherons pas nos efforts tant qu'il n'aura pas été libéré », a-t-il ajouté.

« Nous avions espéré, jusqu'au bout, qu'une grâce, même discrète, viendrait rétablir l'équilibre des choses. Nous avions cru que le président algérien, conscient de la situation humaine et sanitaire de notre père, entendrait cet appel. Mais il n'en est rien », regrettent les deux filles de l'écrivain.

A mesure que « les tensions entre la France et l'Algérie s'enlacent dans des jeux diplomatiques qui nous échappent, notre père reste là, otage d'un contentieux qui ne le concerne pas », fustigent les deux filles.

« Notre père n'a plus beaucoup de forces, mais il garde au fond des yeux cette étincelle qui, malgré tout, continue de croire en la beauté du geste politique. Nous vous demandons, Monsieur le président, de faire ce geste.», insistent les deux filles de l’écrivain.

Alors que la crise diplomatique s'aggrave avec Alger, les deux filles de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, espèrent la libération de leur père arrêté mi-novembre à l'aéroport d'Alger. L’écrivain a été condamné fin mars à cinq ans de prison pour entre autres “atteinte à l'intégrité du territoire”.

Yacine M