Alors que le monde célèbre la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA rappelle une vérité fondamentale : le respect des droits humains est une condition essentielle pour éradiquer le VIH d’ici 2030. Malgré des progrès significatifs, l’objectif reste hors de portée en raison d’obstacles persistants.
Au cours des quinze dernières années, des efforts mondiaux concertés ont permis d’importantes avancées dans la lutte contre le VIH.
Le nombre de personnes sous traitement a considérablement augmenté, atteignant 30,7 millions en 2023, contre seulement 7,7 millions en 2010. Cette expansion des soins a entraîné une réduction spectaculaire des décès liés au sida. Cependant, ces résultats, bien que prometteurs, ne suffisent pas à éliminer la menace que représente le VIH. Dans de nombreux pays, les nouvelles infections continuent d’augmenter, témoignant de la lenteur des progrès.
L’ONUSIDA, dans son rapport intitulé « Take the Rights Path », met en lumière l’importance d’une approche centrée sur les droits pour accélérer la riposte au VIH. Protéger les droits des personnes vivant avec le VIH ou exposées au risque d’infection permet non seulement de sauver des vies, mais aussi de garantir une réponse globale et durable. Les barrières légales, les discriminations et l’exclusion sociale restent des freins majeurs, écartant de nombreux individus des services de prévention et de traitement.
L’un des défis les plus urgents est de lever les obstacles qui empêchent les jeunes d’accéder au dépistage et aux soins.
Dans de nombreux pays, des lois restrictives dissuadent les jeunes de connaître leur statut sérologique, créant ainsi une lacune critique dans la prévention. De même, les femmes et les jeunes filles sont particulièrement vulnérables, souvent victimes de violences ou privées d’accès à une éducation sexuelle complète, ce qui les expose davantage au risque d’infection.
Les enfants vivant avec le VIH subissent également une prise en charge insuffisante. Beaucoup ne sont pas dépistés à temps, et l’accès aux traitements reste nettement inférieur à celui des adultes. Ces inégalités, associées à des politiques inadaptées, mettent en péril les progrès réalisés jusqu’à présent.
L’ONUSIDA met en garde contre la montée des législations discriminatoires dans certains pays, qui alimentent la stigmatisation et compromettent les efforts mondiaux.
Cependant, des évolutions positives sont également observées, avec l’abrogation progressive de lois criminalisant l’exposition ou la transmission du VIH. Ces avancées montrent qu’un changement est possible, en adoptant des politiques inclusives et respectueuses des droits humains.
Pour espérer atteindre l’objectif de 2030, l’ONUSIDA appelle à une mobilisation collective pour garantir un accès équitable aux soins, promouvoir l’éducation sexuelle et combattre la discrimination. La lutte contre le sida ne peut se faire sans un engagement ferme en faveur des droits humains, car c’est en protégeant les droits de tous que nous pourrons protéger la santé de chacun.
Nadia. B
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