À la veille du 5e anniversaire historique du soulèvement populaire du Hirak, Amnesty International a appelé les autorités algériennes à passer des paroles aux actes en matière de respect des libertés fondamentales. Si l'ONG salue certains “signaux positifs” comme l'adoption de la nouvelle Constitution en 2020, elle presse le gouvernement à prendre des mesures supplémentaires afin de garantir concrètement les droits humains.
“La libération de tous les détenus d’opinion à l’occasion du 5e anniversaire du Hirak serait un geste fort”, a ainsi déclaré Mme Hassina Oussedik, directrice d'Amnesty International Algérie. “Cette démarche est incontournable pour créer un environnement propice à l’exercice du droit à la liberté d’expression, d’association et de manifestation”.
En dépit de certaines avancées symboliques, Amnesty constate en effet que “des manquements graves aux droits et aux libertés subsistent”. La répression du Hirak et de voix dissidentes se poursuit, écornant le vernis démocratique voulu par le régime.
L'ONG salue la libération depuis janvier 2023 d'“au moins 107 détenus d'opinion”. Mais elle enjoint Alger à “libérer toutes les personnes détenues pour l’exercice de leur liberté d’expression, d’opinion et d’association”, indispensable pour restaurer un climat serein.
Au-delà, Amnesty “encourage les autorités à considérer les associations et les défenseurs des droits humains comme des partenaires”, et non comme des adversaires. “Il est important que les autorités favorisent le dialogue et le partenariat avec la société civile dans toute sa diversité, y compris ses voix dissidentes”, argue Mme Oussedik.
La rédaction
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